Je connaissais cette maison d'édition de vue mais je n'avais lu aucune de ses publications et c'est en écoutant "Le Rouquin Bouquine", un "booktubeur", qui semble avoir disparu des radars, hélas!, que j'ai appris qu'elle avait mis la clé sous la porte au bout de seulement 4 ans d'existence, malheureusement. Ma médiathèque en ayant une douzaine, j'ai donc essayé un des livres de 13E NOTE EDITIONS, dont voici le cahier des charges:
"AUTEURS EXTRÊMES SOUS HAUTE TENSION
Farouchement indépendants, nous publions depuis nos débuts au printemps 2009 de la littérature anglo-saxonne et latino.
Les points clés de notre ligne éditoriale n'ont pas varié: autobiographie, aventures, voyages, dépassement de soi, l'odyssée humaine sous toutes ses formes.
Le rythme de nos publications est d'une quinzaine d'ouvrages par an.
Jazz, blues, country, rock, punk, on trouve l'écho de ces musiques chez nos auteurs, gueules cassées couturées de références néo-beat ou pistoleros se réclamant de leur seule passion d'écrire.
Nous les défendons avec enthousiasme grâce à nos amis libraires, partenaires indispensables à la mise en valeur de notre travail.
Si 13e Note est notre raison sociale, partager avec vous cette littérature est notre raison d'être."
L'auteur nous parle essentiellement des effets du speed et autres substances illicites, sans concession, sans tabou, lui-même en ayant été consommateur.
On est dans sa tête d'accro, dans ses pensées, on voit à travers ses yeux ceux qui l'entourent et on écoute leurs délires. Et c'est sans doute l'écriture qui lui a sauvé sa peau, une écriture coup de poing.
S'il fallait lui associer une musique, ce serait un punk destroy!
p.15: "Un jour, tu as traversé la moitié de l'Utah à cent cinquante à l'heure sur une autoroute déserte, en manoeuvrant le volant depuis le siège passager parce que l'Indien qui t'avait pris en stop, un Cherokee de cent cinquante kilos, venait de faire un infarctus après avoir sniffé un truc. Incapable de le déplacer d'un iota, tu as tenu la barre jusqu'à ce que son Impala tombe enfin en panne sèche sur l'I-15, non loin de Providence."
p.20: "Comme quand tu zones dehors à dix heures du mat et que le soleil crame au troisième degré ce T-shirt en latex qui ne te rappelle rien. Et qui - tu t'en rends compte après avoir passéune demi-journée à l'arracher en lambeaux - n'est autre que ton épiderme."
p.67: " Faut-il s'étonner que la meth "maison" distillée au fond des baignoires te bousille l'odorat ? Si ton nez fonctionnait toujours, tu aurais la gerbe à cause du pot-pourri de miasmes humains, mais surtout des souris crevées sous le canapé. Les petits rongeurs non avertis mangeaient les miettes de speed tombées au sol. Après quoi, ils se tapaient des pointes de vitesse et des bouffées d'euphorie, puis succombaient à de mini-crises cardiaques. Certains soirs, tu les entendais. Tu reconnaissais le couinement funeste. Alors tu imaginais Mickey Mouse se cramponnant à sa poitrine avant de rendre l'âme. (Cet enfoiré de Walt Disney n'était qu'une pourriture fasciste antisémite.) Au bout de deux ou trois jours, les fourmis engloutissaient leur plage et les petits mammifères décimés revêtaient un air de bébés prématurés tout desséchés. Alors, d'un coup de pied, tu les planquais sous le canapé."
p.96: "Et maintenant que l'Amérique est affaiblie ,... elle remplace pas des
substances chimiques ce qu'elle est incapable de générer de manière
naturelle.... Et puis, tu veux un chiffre sympa ? Trente-deux pour cent
des écoliers et lycéens américains sont sous Adderall. Des apprentis
speedomanes, comme c'est mignon ! Plus un rond pour leur instruction
mais des tonnes pour qu'ils restent éveillés et débiles. Vive
l'Amphétamérique !"
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