31 mars 2010

12/40: D'autres vies que la mienne


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L'auteur-narrateur est au Sri Lanka lorsque survient la vague meurtrière de Noël 2004. Il assiste, impuissant mais épargné, à cette profusion de vies brisées.
Peu de temps après, la mort frappe à nouveau: Juliette, sa belle-soeur se meurt d'un cancer.
La famille, ceux qui restent, ne sombrent pas. Patrice, son mari, leurs trois petites filles... ils accompagnent dignement les souffrances, ils se serrent les coudes, multiplient les marques d'amour.
Ces deux drames, non seulement ont des conséquences sur la propre vie d'Emmanuel Carrère et dans son rapport au monde et à ses proches, mais, en plus, on va lui demander, à chaque fois, de raconter, puisqu'il est écrivain. Il accepte et cela donne ce livre bouleversant.
Une grande partie du livre est consacré au monde professionnel de Juliette qui était juge d'instance dans un petit tribunal à Vienne. Cela devient vite passionnant surtout grâce à Etienne, son collègue, lui-même rescapé d'un cancer... Je viens de trouver une interview de lui sur France 3 ICI.
Ensemble, ils vont combattre cette formule "... le Code pénal est ce qui empêche les pauvres de voler les riches et le Code civil ce qui permet aux riches de voler les pauvres..." souvent vraie en essayant de "rééquilibrer" la loi.
A lire absolument car c'est une grande leçon de vie!

30 mars 2010

Printemps du cinéma (3)

Excellente comédie! On rit beaucoup, pour une comédie, c'est toujours bon signe!
Acteurs excellents, même les rôles secondaires sont peaufinés. Du rythme, des dialogues savoureux, de la caricature, du burlesque... Y en a pour tous les goûts. Courez-y!

11/40: Cap Horn

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Cap Horn est, comme Tierra del Fuego, un recueil de nouvelles qui se déroulent toutes dans ce monde du bout du monde que forment le Cap Horn et la Terre de Feu. Que ce soit côté mer ou côté terre, la vie y est toujours rude, soumise aux lois de la nature qui sont ici extrêmes, violentes.
Les 14 récits nous embarquent dans un voyage à la rencontre des hommes, des animaux ( les chiens, les chevaux, les moutons, les phoques) et des paysages. Mais la mort rôde sans cesse, ce n'est pas un voyage de tout repos!
Terrible et beau!
Michel POLAC a écrit dans "L'événement": " Lisez Francisco Coloane: c'est un ordre!"

29 mars 2010

Printemps du cinéma (2)

14h30:
Les acteurs sont excellents mais on s'ennuie, l'histoire ne prend pas... Avec de tels acteurs, c'est un peu du gâchis. Dommage!

20h30: Des amis créent un groupe de rock "Lust". Répét, histoire d'amour... Un peu trop classique, sans surprises. Pas désagréable à regarder... et à écouter.

24 mars 2010

Printemps du cinéma

On profite de cette manifestation pour aller voir des films qu'on ne serait peut-être pas allé voir autrement. Comment passer à côté de l'énorme promotion qui s'est faite autour de ce film?
Il ne faut pas oublier cet "épisode" tragique de notre histoire, mais je ne suis pas convaincue par le film. C'est bien pour les jeunes qui n'auraient rien lu, rien vu sur ce sujet. Sinon, on n'apprend pas grand chose et la réalisatrice ne va pas jusqu'au bout, c'est dommage. En plus, le coup du petit Nono, avec sa gueule d'ange, que l'on quitte dans le train, tout heureux d'aller retrouver sa mère, et qui réapparait comme par magie à l'Hôtel Lutetia! Un peu trop tout de même.
Ne pas oublier son paquet de mouchoirs!


Un conte de fée vécu et romancé par une petite bergère soudanaise devenue mannequin. Malgré le thème de fond plutôt dramatique, avec une scène terrible d'excision, on rit (super second rôle: Sally Hawkins!). Très mélo, grave parfois, les personnages sont sympas... ça se regarde...

19 mars 2010

Wholetrain

Les 25 premiers mails envoyant nom, prénom et adresse au cinéma gagnaient 2 places pour ce film totalement inconnu et faisant partie du FESTIVAL DE CINEMA ALLEMAND,avec le GOETHE-INSTITUT. Je l'ai fait... j'ai gagné! Donc avec Anna, mercredi, nous sommes allées voir ce film allemand, comme le nom ne l'indique pas, en présence de son jeune réalisateur: Florian GAAG.
Film sur les taggeurs de train à Munich...
Heureuse surprise!
La caméra sur l'épaule (eh oui, Titine, ce n'est donc pas un film pour toi!) apporte un côté documentaire et accentue la tension narrative. On tremble avec ces 4 artistes obligés d'exercer leur art dans l'illégalité. Adrénaline et sensations fortes assurées. Violemment pourchassés par les flics, ils poursuivent leur rêve. En rivalité avec une autre bande, nos héros tentent de graffer un "Wholetrain", un train entier!

Florian GAAG et train taggé du film.

La Compagnie des Chemins de Fer allemands a eu du mal à accepter que ce film se fasse...
Il a fallu insister!
Ceux qui décapent les trains, d'abord hostiles, ont finalement regretté d'avoir à effacer les différentes oeuvres créées pour le film! (dixit le réalisateur)



10/40: Le rapport de Brodeck

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"Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien.
Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache.
Moi je n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer.
Mais les autres m'ont forcé: "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études."

Ça commence bien mal! "Cest pas moi, c'est les autres!"

Le narrateur, Brodeck, est chargé de raconter comment un homme venu d'ailleurs, désigné par l'expression "l'Anderer", va se faire détester au point que le village vient de le massacrer.
"Habillé comme pour prendre place dans une vieille fable pleine de poussière et de mots perdus, il marchait les pieds un peu en dehors, la main gauche posée sur une belle canne au pommeau d'ivoire, et la main droite occupée à tenir bien serré le petit carnet noir qui allait et venait sous ses doigts, comme un drôle d'animal apprivoisé." (p. 195)

Je n'ai pas accroché à ce livre et j'en suis désolée .
-Je n'ai pas supporté le procédé : l'auteur commence un chapitre puis fait systématiquement un retour en arrière d'une heure, deux jours, ou autre. Ça va bien une ou deux fois!
-De sa belle écriture, ça, au moins, c'est positif!, il enchaîne les "portraits" (que je trouve très caricaturaux) de nombreux personnages: les habitants du village, ses compagnons d'étude, de camp de concentration... Les "gentils" et les innocents meurent pratiquement tous ou sont bien traumatisés...
-Evocation des horreurs , tortures et cruautés en temps de guerre mais également sur le pas de sa porte dans cette période d'après-guerre où les blessures sont encore vives. Rien ne nous est épargné, mais pour quoi faire????
Je me suis demandé tout en lisant si cet Anderer n'était pas une sorte de Jésus Christ et alors ce livre illustrerait la réponse à cette question: Que ferions-nous de Jésus Christ s'il venait parmi nous aujourd'hui? Bof, pas sûre...

Non, décidément, bien que j'aime les phrases de Claudel, je ne suis pas rentrée dans ce livre! En plus, il a fait un tabac et il a reçu le Goncourt des Lycéens...
A vous de voir...

Annonces locales pour Amnesty

Il y en aura pour tous les goûts!


VENDREDI 9 AVRIL, à 20 H, au cinéma CINEQUAI de Saint-Dizier.
Réservez votre soirée!

18 mars 2010

Démineurs

Voici donc le film qui a râflé l'oscar sous le nez du phénoménal Avatar!
Plongée dans un Bagdad où tout est menace pour ces GI spécialisés en déminage! La réalisatrice nous présente un panorama des différentes situations dans lesquelles interviennent ces militaires, aux bombes cachées dans le coffre d'une voiture à celle planquée dans le corps d'un enfant! On est confrontée à une réalité terrifiante rarement montrée. On est sous tension et les personnages jouent avec nos nerfs en jouant avec le feu, la folie et la mort.
Impressionnant!

16 mars 2010

Ghost Writer

Le corps du nègre d'un homme politique (Pierce Brosnan) est retrouvé mort. Le remplaçant (Ewan Mc Gregor), dès qu'il accepte de finir le job, est agressé. Au même moment, le politicien est mêlé à un scandale ( torture de présumés terroristes ).
Sur l'île, lieu de résidence de cet ancien premier ministre, l'étau se resserre dans une ambiance glaciale. Les personnages sont froids, méprisants, en colère, en représentation, sur la réserve. La confiance ne règne absolument pas! Les silences sont menaçants. On est content de sortir prendre l'air, même sous la pluie!
Excellent thriller politique, même si la fin ne nous satisfait pas vraiment...

14 mars 2010

Shutter Island

Une femme a disparu sur Shutter Island. Di Caprio arrive sur l'île avec un autre inspecteur. Ambiance sombre et étouffante. Même les flics ne sont pas libres de leurs mouvements. Les médecins/psy sont inquiétants. On soupçonne de drôles de manipulations sur les malades/prisonniers... Le personnage de Di Caprio souffre également de ses propres traumatismes. Il revit la libération des camps en 45, la mort de sa femme dans un incendie. Ces scènes pourtant cauchemardesques sont très belles...

Quand on a lu le roman, on connait évidemment le dénouement, du coup on ne voit pas le film de la même façon qu'un "non-averti". (Dominique ne savait absolument pas de quoi il s'agissait!) On guette les indices insolites et on en trouve : par exemple, l'absence de verre lorsqu'une patiente interrogée boit. Ce détail a complètement échappé aux "non-avertis" qui nous accompagnaient, parce que l'attention est ailleurs. C'est au moment où la "patiente", saisissant le carnet du héros à l'insu des aide-soignants, lui écrit de fuir cette île en griffonnant rapidement, moment où la tension monte d'un cran.

Ce thriller est vraiment excellent. Il est très proche du livre que je recommande chaudement!

10 mars 2010

Un an déjà

2 mois: doux pelage mais dents pointues!
stage de plongée

Avec Bambou, les reines du canapé

Parfait rester en place
En piste (libre bien sûr!)


09 mars 2010

Lettre à Anna


Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble à Moscou. Ce jour-là, Vladimir Poutine fêtait son 54 ème anniversaire. Elle disait à son sujet: "Tant qu'il sera au pouvoir, on ne pourra pas vivre dans un pays démocratique".
Ce film documentaire était à la fois la rencontre d'une belle personne qui assume son métier de journaliste avec courage et une évocation de la Russie des années Poutine.
Une trentaine de personnes étaient présentes dont de nouvelles têtes...

06 mars 2010

9/40: L'Ogre

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Jacques Chessex est mort récemment, le 9 octobre 2009. Il avait reçu le prix Goncourt, pour ce roman, en 1973.
"C'est le soir que commença son tourment.
Tout d'abord, il se découvrit étrangement seul quand il fut installé devant le menu qu'il venait de commander au bar de l'hôtel d'Angleterre. Aux autres tables on riait, des femmes épanouies et brunies répondaient à des hommes beaux. Des jeunes gens se tenaient les mains. Jean Calmet, crispé, morose, déplaçait minutieusement trois filets de perches dans son assiette, encore une fois il les aspergeait de citron, puis sa fourchette poussait un petit poisson pour l'aligner ironiquement contre les deux autres sans qu'il se décidât à le porter à sa bouche. Le vin tiédissait dans son verre. Depuis une heure une image le persécutait."
Tout est dit dans ce début: la solitude du personnage, sa lutte contre des démons intérieurs, la vie, la jeunesse autour de lui.
A la mort de son père médecin, tyrannique avec sa famille mais admiré, Jean Calmet n'est pas libéré comme il aurait pu le croire. Au contraire, quoi qu'il fasse, il sent la présence fantôme de son père le juger et l'humilier.
Il est pourtant un professeur respecté, noue des liens avec ses étudiants. Depuis peu, il aime et est aimé. Mais la mort rôde, des crises d'angoisse le rongent. Il sombre inéluctablement...

J'avais emporté ce livre en Ethiopie, ERREUR! L'écriture demande une concentration que j'ai eu du mal à mobiliser. Trois pages consacrées au choix du rasoir, c'était trop me demander! ( p. 73 à 75: "Chaque matin Jean Calmet hésitait entre ses deux rasoirs: le Gillette et le rasoir électrique. [...]" En 2 semaines je n'ai réussi à lire qu'un tiers du roman... ce qui m'a permis de mieux apprécier la fin en rentrant. "L'Ogre" mérite mieux!

05 mars 2010

8/40: Un mec sympa


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Premières phrases:
"Depuis sa sortie de la laison d'arrêt de Grasse en liberté conditionnelle, c'était la quatrième fois que Manu Bonal venait visiter son conseiller d'insertion et de probation.
Chaque fois, les rendez-vous s'étaient bien passés. Manu Bonal se sentant quand même un noeud à l'estomac en arrivant devant l'entrée de l'antenne SPIP et la plaque Ministère de la Justice. Stressé, en fait, depuis trois mois qu'il était dehors, par tout ce qui avait rapport à la prison. S'étant juré à lui-même, Plus jamais ça, putain. Même si le prix à payer, c'était de rester honnête à partir de maintenant."

Beaucoup d'humour, de légèreté, mais caricatural et simplet.

L'emploi des participes présents comme principe est sympa mais bon, cela ne fait pas tout...

Une exécution ordinaire

L'ambiance glauque et glaciale dans un hôpital au temps de la dictature communiste est parfaitement rendue, dès le début, on a froid dans le dos. Délation, harcèlement, jalousies... Et la tension, en partie ressentie pour le personnage central interprété par Marina Hands, ne fait qu'augmenter. La rencontre avec Staline qu'elle doit soigner, est parsemée de petites phrases dites avec légèreté mais chargées de menaces, comme par exemple, lorsqu'elle entre, intimidée, pour la première fois dans le bureau du dictateur, il lui dit au bout de quelques secondes: "Je ne vous ai pas dit de ne pas vous asseoir."
Superbe interprétation.

Fabrice Eboué


Fabrice Eboué est venu salle Aragon le 5 février, je sais, je suis un peu à la bourre au niveau des posts!
Egal à lui-même: caustique, décapant, ceux qui sont venus avec des enfants auraient dû se renseigner!!!
Excellente soirée! Ça fait du bien d'entendre du politiquement incorrect!