27 février 2011

Le discours d'un roi

de Tom HOOPER.
Un prince bègue se voit dans l'obligation de monter sur le trône au décès de son père. Ses discours ont toujours été de vrais calvaires non seulement pour lui, mais également pour ceux qui les écoutaient.
Pour tenter de surmonter ce handicap, la famille royale a depuis un moment déjà fait appel en secret à un "orthophoniste" aux méthodes peu orthodoxes. La lutte est âpre. Les deux personnalités s'affrontent et s'apprivoisent peu à peu. Jusqu'au fameux discours où il doit déclarer son pays en guerre contre l'Allemagne, moment crucial où il doit affirmer son autorité.
Tout le monde est suspendu à cette voix qui a toutes les chances de trébucher, de s'enrayer. Et nous avec: on en oublie presque ses paroles et on respire avec lui.

6/40: Le chagrin

++++-

Le livre commence comme une biographie, celle d'une famille que fonde un couple: lui, Théophile Dunoyer de Pranassac, dit Toto, elle, Suzanne Verbois et leur onze enfants. C'est vite une autobiographie puisque le 4e enfant à naître est l'auteur lui-même qui raconte sans concession une enfance dont il garde les traces douloureuses encore aujourd'hui.
Ecrire ce livre ainsi qu'un livre précédent "Priez pour nous"était vital pour lui, même si cela aboutissait au sacrifice des relations avec ses frères et soeurs et surtout avec son père. Mais c'est peut-être grâce à ça qu'il a pu fonder sa propre famille?
p.99:
"- J'avoue qu'avec ce foulard sur la tête, Henri, tu as une sacrée gueule! renchérit papa.
- N'est-ce pas? sourit aimablement Nicky, pendant que le commandant rallume sa pipe.
C'est la première fois que nos parents m'apparaissent comme rapetissés par la présence d'un couple d'amis. Même maman, si sûre d'elle-même d'habitude, semble peiner à trouver le ton juste. Toto, lui, paraît nerveux comme un enfant qui n'aurait pas appris sa leçon. Peut-être est-ce lui qui met d'ailleurs Nicky sur la voie de l'école.
- Alors, dis-moi, en quelle classe es-tu cette année?
- Huitième.
- Et ça marche? Tu es content?
Elle m'a saisi les deux mains, je suis planté devant elle en pyjama. Plutôt que de répondre non, je hausse les épaules.
- Donne-moi des nouvelles de Bruno, nous interrompt alors maman. Te rends-tu comptes, Nicky, que la dernière fois que j'ai vu ce gosse il avait à peine six mois?
- Mais absolument, ma chérie, s'immisce Toto. C'était à Bizerte. Je m'en souviens parfaitement.
- Bruno est en septième, répond enfin Nicky qui, la bouche ouverte, avait paru retenir ses mots le temps que papa finisse sa phrase. Son père lui a expliqué que s'il voulait faire Navale, comme lui, il devait être en tête de sa classe.
- Choisis ton objectif, et donne-toi le moyen d'y parvenir, décline le commandant à l'appui de ce que vient de dire sa femme. C'est aussi simple que cela.
- Excellent! s'écrie Toto. Si tu veux mon avis, Henri, c'est exactement le genre de phrase qu'on devrait inscrire au fronton des écoles.
- Et toi alors? reprend Nicky, qui ne semble pas tellement intéressée par l'avis de papa, et qui ne m'a pas lâché les mains.
- Je trouve que la huitième est très difficile, dis-je.
- Et tu as du mal à suivre?
- En tout cas, ce n(est pas la faute de travailler! lance maman, de sa voix de tête. Il fait tout ce qu'il peut.
- Eh bien alors je suis certaine que tu vas y arriver,"

26 février 2011

Quelques nouvelles d'AMNESTY

Depuis peu, Amnesty a lancé une nouvelle campagne qui prend évidemment de l'ampleur.
Elle s'appelle "Exigeons la dignité" et on peut s'informer ICI.

"Women are Heroes",
film de l'artiste JR, est soutenu par Amnesty. Il devrait passer à Saint-Dizier...
à suivre...
Une exposition existe sur cette campagne:

Saint-Dizier l'a demandée mais vu le succès, nous ne l'aurons que fin 2011.

Journée de la FEMME
MonExTel:

En vous connectant sur MonExTel.com, vous rétrocédez votre ancien téléphone en échange d’un don à Amnesty International
En plus de contribuer à favoriser le recyclage, le réemploi de téléphones et d'en faire profiter les associations, MonExTel permet la réinsertion professionnelle de personnes exclues ou en situation de handicap.
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21 février 2011

Quand les bergers s'ennuient

ou quand la dinguerie devient géniale!

20 février 2011

Mais de qui parlons-nous?

Que peut-il ? Tout.
Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance,
en huit mois un homme de génie
eût changé la face de la France,
de l'Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France
et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène:
il fait rage, il touche à tout, il court après les projets;
ne pouvant créer, il décrète ; il cherche
à donner le change sur sa nullité;
c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas !
cette roue tourne à vide.

L'homme qui, après sa prise du pouvoir
a épousé une princesse étrangère
est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots,
ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.
Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit
et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme,
il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds,
lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue !

Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde,
d'un homme médiocre échappé.

Victor HUGO : Napoléon le Petit

Troublant, non?

18 février 2011

La Flûte enchantée

Un opéra de Mozart à la sauce Commedia dell' Arte? Tiens, tiens...

1ère surprise: parmi les musiciens classiques, 2 clarinettes, 1 basson, un accordéon!

2e surprise: c'est en français!

3e surprise: Papageno est un Arlequin,

et de surprise en surprise, on assiste à un spectacle enchanteur mêlant pantomime, danse, combat, marionnettes aux voix magnifiques des chanteurs(une petite déception quand même pour le rôle de Sarastro dont la voix était un peu "fragile", pour être gentille).

Le décor, les costumes, tout contribue à rendre magique et populaire un spectacle qui ne l'était plus, dans une joie très communicative.

De l'opéra, il ne reste que 30 % mais l'esprit est là.

Totalement conquise: à voir absolument!




Pour en savoir plus, allez voir le site des Comédiens Volants ( Michaël Grégorio en a fait partie!).

12 février 2011

Oulipo Pièces détachées

Du plaisir intellectuel pur jeu sur des textes de Pérec, Queneau, Roubaud, Le Tellier et beaucoup d'autres.



"Un bonheur de rire et de délice sur la langue mise en scène par Michel Abécassis avec trois comédiens extraordinaires." France Inter, 'Le masque et la plume'
.
"Un festival d'invention langagière, d'imagination scénique, de jeux avec les mots, de burlesque achevé, de loufoque à souhait." Le Monde, 'La république des livres'

10 février 2011

L'amour est un chien de l'enfer, Tome 1

Recueil de poèmes aux titres évocateurs: Toi ; La déesse d'un mètre quatre-vingts et quelques ; J'ai trop souvent vu des clodos aux yeux vitreux ; Piégé ; Seul avec tout le monde ; Sombre lady ; Comment devenir un grand écrivain ; Quand je pense à ma propre mort ; Des lits, des toilettes, toi et moi...
Au dos du livre, l'éditeur précise "la liqueur est très forte".
Âmes sensibles s'abstenir alors? La rue, les coups durs, l'alcool, la mélancolie, les femmes... Images percutantes, délires...
"Sa méthode - écrire deux ou trois poèmes chaque nuit, arrosés du vin du Rhin- [...]" (Raphaël Sorin, préface)

p. 99

ce qu'elle veut


Vallejo écrivant sur
la solitude tandis qu'il crevait
de faim;
la pute repoussant l'oreille
de Van Gogh;
Rimbaud mettant le cap sur l'Afrique
à la recherche de la fortune et n'y trouvant
qu'un cas incurable de syphilis;
Beethoven devenant sourd;
Pound que l'on traîne à travers les rues
dans une cage;
Chatterton prenant de la mort au rat;
la cervelle d'Hemingway tombant goutte à
goutte dans le jus d'orange;
Pascal se taillant les veines
dans une baignoire;
Artaud s'enfermant avec sa folie;
Dostoïevski que l'on colle au mur;
Crane sautant sur un bateau à moteur;
Lorca abattu sur la route par des soldats
espagnols;
Berryman se balançant du haut d'un pont;
Burroughs tirant sur sa femme;
Mailer la poignardant;
-- voilà ce qu'elle veut:
un spectacle du feu de Dieu
leurs noms en grandes lettres de néon
au milieu de l'enfer.
voilà ce qu'elle veut,
cette bande
de minables
ramollos
pépères
mornes
comsommateurs
de spectacle.

06 février 2011

5/40: Tom petit Tom tout petit homme Tom

+++
Tom est un petit garçon d'une dizaine d'années qui vit dans un mobil-home avec sa mère de 14 ans son aînée. Il se débrouille comme un chef côté cuisine, ménage,... aide les mamies tombées dans leur jardin...
Roman plein de bons sentiments où les gens finissent par se retrouver, s'aimer et tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes possible même si au départ la situation était plutôt dramatique. Fille-mère à 14 ans, c'est pas simple!
Lecture facile, un peu trop, pas désagréable. Ça me fait penser à un bonbon un peu trop sucré et vite avalé. Ça pourrait être un livre d'Anna Gavalda (du genre "Ensemble, c'est tout", pas de ses nouvelles).
p. 99:
"Il prend une grande inspiration et ouvre la boîte. Sur le dessus, il y a une feuille de papier couverte d'additions, de soustractions, de chiffres barrés, griffonnés, entourés de ronds. Et dessous, les billets. Il en prend un, le note sur un coin de la feuille, referme vite la boîte à clef, rouvre les rideaux, tire le loquet de la porte, sort, s'allonge par terre sous le mobil-home et remet la boîte où elle était.
Il peut enfin respirer.
Il pédale sur la route depuis une demi-heure. Il fait très chaud, il a soif et il est crevé. La route est encore longue. Il s'assied pour se reposer. Un bruit de moteur. Il se relève, pousse son vélo sur le côté. Le véhicule le dépasse, freine brutalement un peu plus loin. Et trois coups de klaxon. Le chauffeur ouvre sa portière, fait de grands gestes.
- Oh! Petit! Je peux t'aider?
Tom reconnaît Samy. En costume noir, cravate noire, chemise blanche... Comme la première fois. Sauf que maintenant sa braguette est réparée.
- Non merci.
Mais Samy s'approche.
- Où tu vas comme ça? Je peux te rapprocher?
- Non, non, ça va.
- Y a plein de place derrière. Regarde. Ça ne me dérange pas du tout."

03 février 2011

Thé à la menthe ou t'es citron?

Du grand burlesque, la salle pleure de rire, ça fait du bien!


sur Culturebox !

02 février 2011

Le marchand d'éponges

+++-

Un meurtre vient troubler le quotidien de Pi, clochard et vendeur d'éponges. Interrogé comme témoin, il fait la connaissance d'Adamsberg, le célèbre commissaire aux méthodes déroutantes. La vérité sur l'affaire se dévoile peu à peu, en même temps que se dessine le portrait d'un homme brisé par la vie.
Edmond Baudoin met en BD une nouvelle de Fred Vargas, "Cinq francs pièce".
Le dessin est très sombre mais colle à l'histoire. C'est court mais tout Vargas y est.

01 février 2011

4/40: L'âge de fer

+++-
Ce livre est une longue lettre que la narratrice destine à sa fille, partie vivre aux Etats-Unis. Elle lui livre ses dernières pensées, lui raconte les événements qui ponctuent les derniers moments de sa vie. Elle vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'un cancer qui en est à sa phase terminale.
En rentrant chez elle, elle découvre qu'un SDF s'est installé dans sa cour. Elle va l'accepter, elle ne veut pas rester seule pour cette fin terrible qu'elle pressent. Mais sera-t-il à la hauteur, ce vieillard alcoolique et sale?
Un autre cancer la fait souffrir: l'apartheid qui ronge son pays, l'Afrique du Sud. Par sa domestique, mère d'un adolescent qui n'accepte plus ce régime et participe aux émeutes réprimées de manière sanglante, elle est bien obligée de se confronter à la réalité de ce pays et de constater son impuissance totale à changer quoi que ce soit ou même à aider ou seulement à comprendre...

Mort et désespoir, culpabilité et impuissance: le programme manque un peu de réjouissance! mais pas de réflexions.

p.99:
III
Aux petites heures de la nuit dernière le téléphone a sonné. Une femme, essoufflée, comme le sont souvent les gens obèses.
- Je voudrais parler à Florence.
- Mais elle dort. Tout le monde dort.
- Si, vous pouvez l'appeler.
Il pleuvait, mais pas fort. J'ai frappé à la porte de Florence. La porte s'est ouverte aussitôt, comme si elle s'était tenue de l'autre côté à attendre d'être appelée. Derrière elle s'est fait entendre le gémissement d'un enfant.
- Le téléphone, ai-je dit.
Cinq minutes plus tard, elle est montée dans ma chambre. Sans ses lunettes, tête nue, vêtue d'une longue chemise de nuit blanche, elle semblait beaucoup plus jeune.
- Il y a des troubles, dit-elle.
- Bheki a des ennuis?
- Oui. Je dois partir.
- Où est-il?
- Il faut d'abord que j'aille à Guguletu, et après, je pense, au Site C.
- Je ne sais pas du tout où se trouve le Site C.
Elle me jeta un regard étonné.
- Je veux dire: si vous pouvez me montrer le chemin, je vous conduirai en voiture, dis-je.