13 février 2021

Lectures de JANVIER (1)

 Les enfants vont bien, Nathalie QUINTANE

 [Challenge: couverture avec une majorité de blanc. ]

Texte introductif mis à part, l’autrice n’a écrit aucune phrase de ce livre : elle a rassemblé des phrases ou des fragments de phrases puis réalisé une sorte de montage. On y trouve des extraits de presse, des propos d’hommes politiques, des employés de structures officielles d’accueil, des personnes de réseaux d’aide, des textes de loi. Toutes ces voix parlent des réfugiés.

Il n’y a qu’un fragment par page et chaque voix est identifiée par sa place dans la page et par un style différent d’une même police de caractère (taille, en gras, en italique).

Ça se lit d’une traite, c’est efficace, original, engagé, politique. On ressent ce qui se cache derrière ces mots : cruauté, absurdité (on écrit une lettre à des personnes pour leur demander leur adresse !), racisme, hypocrisie, condescendance, révolte, épuisement…

Nathalie Quintane est poétesse, écrivaine et enseignante. 


Sens dessus dessous, Milena AGUS

-        [Challenge: Auteur, autrice chouchou]

 


Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu cette autrice et mon plaisir à la retrouver se confirme avec ce court roman.

 La narratrice, une jeune femme étudiante en littérature, qui écrit, habite dans un immeuble de Cagliari, en Sardaigne. Elle se lie d’amitié avec ses voisins et témoigne des relations qui se nouent entre le Monsieur du dessus, violoniste américain qui vit dans un appartement luxueux, et la dame du dessous, qui gagne difficilement sa vie en faisant des ménages.

C’est une histoire d’amour, qui pourrait sembler légère et facile, mais le style de Milena Agus mêle l’inattendu à l’insolite. Avec cette galerie de personnages originaux, elle aborde des thèmes graves comme le suicide, la jalousie maladive, les différences de classes, la maltraitance… Elle décrit avec optimisme une humanité imparfaite mais attachante.

 

« Je crois que si l’on veut qu’une personne nous reste antipathique, il nous faut absolument refuser de la connaître. »

 

Les Villages du Japon, Jordy Meow

 


« Ce titre d’une banalité extrême cache en vérité une exploration très personnelle des villages du Japon, un peu comme si un ami partageait son voyage avec vous. L’éventail des lieux visités est vaste et vous serez emmenés d’un village à l’autre, qu’il soit légendaire, insolite, ordinaire, voire même abandonné. Mais ils ont tous en commun le fait d’être uniques, et les détails fascinants qui font leur charme vous donneront envie de vous y perdre. »

Mission accomplie en ce qui me concerne. Lorsque je retournerai au Japon, un jour…, je compte bien me perdre dans quelques villages présentés ici !

 

 

 


 

 

Juste après la vague, Sandrine Collette.

[Challenge: Thème : l’eau. Le titre contient un mot lié à l’eau]


 

Six jours après un tsunami, tout est encore noyé. Isolés du reste du monde, le père, la mère et leurs neuf enfants ne peuvent que constater que l’eau continue de monter, anéantissant tout espoir. L’inquiétude s’installe : il faut partir avant d’être submergés.

Le petit bateau que la famille possède ne peut pas emporter tout le monde, mais qui abandonner ?

La famille se sépare et on a une double narration : du côté de ceux qui partent, la peur et la culpabilité au ventre ; du côté de ceux qui restent dans l’angoisse. Tous luttent contre les éléments déchaînés et s’allient pour leur survie.

L’écriture nous transmet cette peur de façon très efficace, les personnages, parfaitement dessinés, nous tiennent en haleine du début à la fin et nous embarquent dans ce thriller psychologique que je trouve très réussi!

Angoisse garantie !

 

Le retour de Russie, Iegor GRAN

 [Challenge: couverture avec une majorité de blanc. ]


 

Docteur Day est directeur d’hôpital psychiatrique. Sa spécialité : les fous qui se prennent pour des personnalités historiques. On vient de lui confier un Napoléon un peu spécial…

Et c’est parti pour des rencontres farfelues, un récit d’aventures vers la guérison et vers un trésor, avec une petite bascule dans le fantastique.

C’est très drôle, léger et original, j’ai passé un moment bien divertissant.

Les illustrations sont de la fille de l'auteur.