31 décembre 2018

54/ Desproges par Desproges



Quel bonheur de retrouver cet artiste aimant déboulonner les statues aussi bien du monde des médias que celui des politiques! On ne peut que regretter qu'un tel personnage n'existe pas aujourd'hui. J'aurais tellement aimé l'entendre égratigner les décideurs actuels, si bouffis d'eux-mêmes et si méprisants avec ceux qui les ont élus, ou pas. Qu'aurait-il trouvé au sujet des gilets jaunes? et sur la mort sans fin d'un Johnny sacralisé au plus au point ? sur les réseaux sociaux? les "Balance ton porc", lui qui collectionnait les cochons? Et sur bien d'autres sujets encore, on se rend compte qu'il manque cruellement.

Une très belle piqûre de rappel qui fait du bien, un document indispensable qui présente l'homme et l'artiste, enrichi de très nombreuses photos.





29 décembre 2018

53/ Nos disparus

1918. Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six mois, débarque en France le jour de l’Armistice. D'abord déçu, il comprend sa chance lorsqu'on l’envoie nettoyer les champs de bataille de l’Argonne.
1921. Rentré traumatisé à La Nouvelle-Orléans où il est devenu responsable d’étage aux grands magasins Krine, Sam ne peut empêcher l’enlèvement, quasiment sous ses yeux, de Lily Weller, trois ans et demi. Licencié, sommé par les parents Weller de retrouver leur enfant, il embarque comme troisième lieutenant à bord de l’Ambassador, bateau à aubes qui organise des excursions sur le Mississippi. Le roman longe le fleuve sur fond de musique de jazz – orchestre noir, orchestre blanc et alcool de contrebande, à la rencontre d'une étrange population venue là pour danser, tenter sa chance sur les machines à sous ou se battre. Il faut bien se défouler!


Comme dans "Le dernier arbre", une grande importance est faite aux liens familiaux, sur ce qui nous est transmis et ce qu'on transmet à notre tour, sur les conséquences de nos actes.
A le lire, on comprend bien que l'auteur, à travers son héros pacifiste, ne partage pas la passion des armes de ses contemporains.

On est vraiment plongé dans l'ambiance jazz, croisière sur le Mississipi (plutôt sportive par moment!), et on retrouve le côté glauque et poisseux de l'univers des bayous, si bien montrée dans la série "True Detective" saison 1. 
Un bon scénario tiré du roman ferait un super film!

"Il ne parvint pas à trouver les mots pour finir sa phrase. Peut-être n'y avait-il pas de mots pour décrire l'absence d'envie de vengeance. En quoi la vengeance aurait-elle pu apporte quelque chose à un bébé si heureux d'avoir été tiré du poêle pour se retrouver entre les bras de son oncle? Il lui vint à l'esprit cependant que depuis il aurait pu comprendre, à un moment ou à un autre, si la vengeance était importante. Mais à quoi pouvait-elle bien servir ? A rendre la monnaie de sa pièce à un salaud ? On ne lui avait pas appris à penser de cette façon. Son oncle lui avait dit et répété que la vengeance ne menait nulle part et qu'un salaud se punissait tout seul en en étant un."

« Tu veux tirer un coup ?
- Ben oui.
- Qui tu veux ? »
Billsy réfléchit un moment.
« Cette fois, je voudrais bien une fille avec des dents. »


"Petit, un pistolet dans la poche d'un homme change sa façon de penser. Quand il n'en a pas, il hésite à prendre certains risques. Quand il en a un, il va là où il ne devrait pas, ou fait ce qu'il ne devrait pas faire. Il pense qu'une arme est un passe-partout, mais il se trompe.
- Mais c'est aussi une protection, non ? Un dispositif de sécurité?
- Quand on ne sait pas nager, il vaut mieux ne pas s'approcher de l'eau."







08 décembre 2018

BD18 Geisha ou le jeu du shamisen


Joji, qui a sept ans au début du récit, vient de quitter, avec sa famille, le village où il n'y a plus de travail pour son père.  La route est longue jusqu'à la ville porteuse d'espoir.


Tout va bien jusqu'au jour où son père a un accident et ne peut plus subvenir aux besoins de la famille. A contrecoeur, il vend sa fille aînée à Mme Tsushima, tenancière d'une okiya, maison de geishas. Cette femme va maintenant se charger de son éducation...

"La dame à qui je te confie te permettra d'avoir la vie que je ne peux pas t'offrir."



 L'histoire nous plonge dans le Japon du début du XXe siècle, avec un personnage de jeune fille qui, loin de correspondre aux critères de beauté attendus pour devenir une geisha, se révèle douée pour la pratique du shamisen, intelligente et sensible. On est vite en empathie avec Joji, rebaptisée Kitsune, la Renarde.
Les dessins sont magnifiques, particulièrement les paysages, les rues, le chat! Le noir et blanc, avec toutes les nuances de gris, est lumineux.
J'adooore!
J'ai hâte de lire la deuxième partie!


07 décembre 2018

52/ Les Supplices de la Passion


Le livre étant porté aux nues par une booktubeuse que je suis, j'ai voulu le lire sans plus attendre, surtout à 1.99 € sur le site de Kobo!

Déception!!! Plusieurs fois j'ai éteint la liseuse en levant les yeux au ciel. La première fois, c'est quand Philippe, le super flic macho, descend de sa Porsche...Ben voyons, c'est bien connu, les flics ont les moyens de s'en payer une!!! Se succèdent des scènes graveleuses et sexistes, les doigts d'honneur de Julie, l'héroïne hyper sexy, adressés à ses collègues obsédés. D'ailleurs, cette dernière, travaillant avec une telle équipe et se rendant sur une scène de crime abominable, n'a rien trouvé de mieux que d'enfiler une robe courte et transparente et en plus, oups!, comme elle s'est habillée très vite, elle a oublié de mettre des sous-vêtements!! Oh, mais quelle étourdie, cette Julie!
On a également droit à des scènes présentant une sorte de catalogue érotique, des scènes classiques, à des scènes qui le sont moins: avec une prostituée, puis deux, une scène lesbienne... Et c'est normal que la jeune fliquette trop mignonne soit attirée par un quadra voire même un quinqua? ...D'accord, d'accord, pourquoi pas!

Le texte est truffé d'erreurs. Des erreurs comme celle-ci: 
" - Bonjour Mademoiselle Fronsac, bien dormi?
Julie posa son téléphone et regarda le médecin qui se tenait au bout de son lit.
- Euh oui, merci... mais dites auriez-vous l'heure car je crains que mon téléphone n'ait un problème, il indique dix-neuf heures trente.
Le médecin lui adressa un franc sourire et Julie ne put s'empêcher de le trouver séduisant.
- Je vous rassure Julie, je peux vous appeler Julie? Votre téléphone fonctionne parfaitement. Il se trouve qu'il est bien seize heures vingt."   ÔÔ

Et les tirets? c'est bien quand on change de personne dans un dialogue, comme celui qui est au-dessus? Très souvent, ils sont mis pour la même personne, donc il faut bien relire pour savoir qui a dit quoi!
On trouve aussi de belles fautes de français comme: "Elle ria dans l'appareil."  Si si, je vous jure! ÔÔ

Je ne savais pas que j'avais acheté une épreuve non-corrigée...

Que dire de l'intrigue? Les meurtres sont violents, on a affaire à un bon gros serial killer, un début d'enquête nous apporte quelques éléments, très bien. Mais on nous entraîne plus souvent dans les histoires de cul des personnages que dans la recherche d'indices et la vérification de preuves. Quant à Philippe, le soi-disant super flic, il ne se montre pas vraiment brillant, même si l'auteur nous répète très souvent qu'il l'est. 
Mais, ô miracle, Julie résout l'affaire au cours d'un voyage en train entre Bordeaux et Toulouse. Ce qui est formidable, c'est qu'elle arrive à tout bien ranger dans sa tête, ce qui lui permet de tout comprendre. Si encore, on avait pu suivre son raisonnement, sa recherche "mentale", mais non! C'est à la fin que tout se dénoue, on a toutes les explications, les causes, les effets et le coupable. Mais  ça ne me suffit pas, je n'adhère pas à la fin, surtout après toutes les invraisemblances accumulées!
NON, non et non! Même si quelques scènes sont réussies, vraiment peu, trop de lourdeurs, de "pfff" et de "ben voyons!" pour moi.

Ceux qui aiment les polars et défendent la cause des femmes s'abstenir!

01 décembre 2018

La Tresse, en livre audio


Ce roman nous conte les destins de trois femmes (Smita, Giulia, Sarah), dans trois pays différents (Inde, Sicile, Canada), dans des contextes différents. Ce qui les relie toutes les trois, c'est d'abord la difficulté d'être une femme: le roman raconte leur combat quotidien , pour s'affirmer en tant qu'être à part entière et lutter pour devenir ce pour quoi elles vivent. Elles luttent contre la discrimination et brisent les chaînes que leurs sociétés tentent de leur imposer.
Elles sont courageuses face à l'adversité et assument fièrement leur féminité.

La lecture a su capter mon attention alors que j'écoutais en conduisant, sans doute grâce à l'alternance des histoires et des voix des trois lectrices, une par héroïne. On les suit avec plaisir et intérêt jusqu'au dénouement où tout est relié, comme l'annonce si bien le titre.

Il ne manque plus que le film...qui arrive!

"Amazone : vient du grec "mazos" : mamelle, précédé du "a" : privé de. Ces femmes de l'Antiquité se coupaient le sein droit, pour mieux tirer à l'arc. Elles formaient un peuple de guerrières, de combattantes à la fois craintes et respectées, qui s'unissaient aux mâles des peuplades voisines pour se reproduire, mais élevaient leurs enfants seules. Elles employaient des hommes pour assurer les tâches domestiques. Elles menaient de nombreuses guerres, dont elles sortaient souvent vainqueurs."