1918. Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six
mois, débarque en France le jour de l’Armistice. D'abord déçu, il comprend sa chance lorsqu'on l’envoie nettoyer
les champs de bataille de l’Argonne.
1921. Rentré traumatisé à La Nouvelle-Orléans où il est devenu
responsable d’étage aux grands magasins Krine, Sam ne peut empêcher
l’enlèvement, quasiment sous ses yeux, de Lily Weller, trois ans et
demi. Licencié, sommé par les parents Weller de retrouver leur enfant,
il embarque comme troisième lieutenant à bord de l’Ambassador, bateau à
aubes qui organise des excursions sur le Mississippi. Le roman longe le
fleuve sur fond de musique de jazz – orchestre noir, orchestre blanc et
alcool de contrebande, à la rencontre d'une étrange population venue là pour danser, tenter sa chance sur les machines à sous ou se battre. Il faut bien se défouler!
Comme dans "Le dernier arbre", une grande importance est faite aux liens familiaux, sur ce qui nous est transmis et ce qu'on transmet à notre tour, sur les conséquences de nos actes.
A le lire, on comprend bien que l'auteur, à travers son héros pacifiste, ne partage pas la passion des armes de ses contemporains.
On est vraiment plongé dans l'ambiance jazz, croisière sur le Mississipi (plutôt sportive par moment!), et on retrouve le côté glauque et poisseux de l'univers des bayous, si bien montrée dans la série "True Detective" saison 1.
Un bon scénario tiré du roman ferait un super film!
"Il ne parvint pas à trouver les mots pour finir sa phrase. Peut-être n'y avait-il pas de mots pour décrire l'absence d'envie de vengeance. En quoi la vengeance aurait-elle pu apporte quelque chose à un bébé si heureux d'avoir été tiré du poêle pour se retrouver entre les bras de son oncle? Il lui vint à l'esprit cependant que depuis il aurait pu comprendre, à
un moment ou à un autre, si la vengeance était importante. Mais à quoi
pouvait-elle bien servir ? A rendre la monnaie de sa pièce à un salaud ?
On ne lui avait pas appris à penser de cette façon. Son oncle lui avait
dit et répété que la vengeance ne menait nulle part et qu'un salaud se
punissait tout seul en en étant un."
« Tu veux tirer un coup ?
- Ben oui.
- Qui tu veux ? »
Billsy réfléchit un moment.
« Cette fois, je voudrais bien une fille avec des dents. »
"Petit, un pistolet dans la poche d'un homme change sa façon de penser.
Quand il n'en a pas, il hésite à prendre certains risques. Quand il en a
un, il va là où il ne devrait pas, ou fait ce qu'il ne devrait pas
faire. Il pense qu'une arme est un passe-partout, mais il se trompe.
- Mais c'est aussi une protection, non ? Un dispositif de sécurité?
- Quand on ne sait pas nager, il vaut mieux ne pas s'approcher de l'eau."
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