31 octobre 2020

THE BLACK NOVEMBER 2020


 Pour chaque catégorie, j'ai sélectionné plusieurs livres tout en sachant que je n'en lirai certainement qu'un par semaine. Cela me permettra de faire un choix parmi toutes mes envies le moment venu!


Consigne pour tout le mois: lire un maximum de thrillers dont le titre ne contient qu'un seul mot.













- Aliss, de Patrick Sénécal

- Carnaval, de Ray Célestin

- Octobre, de Soren Sveistrup (commencé fin octobre, titre oblige, encore en cours de lecture!)

- Out, Natsuo Kirino

 

Du 1er au 8 novembre: lire un auteur de thriller que l'on n'a jamais lu


       
 
 
 - M. J. ARLIDGE: Am stram gram
- Joseph INCARDONA: Derrière les panneaux il y a des hommes
- Jérôme LOUBRY: Les Chiens de Detroit
 
 Du 09 au 15 novembre: lire un thriller dont la couverture évoque la forêt.




 Merci Gallmeister!

- Dans la forêt, Jean Hegland
- Sauvage, Jamey Bradbury
- My absolute darling, Gabriel Tallent


  Du 16 au 22 novembre: lire un thriller dont la thématique tourne autour de l'enfant.
 


- Reflex, Maud Mayeras
- Tu tueras le père, Sandrone Dazieri
- Trouver l'enfant, René Denfeld


 Du 23 au 30 novembre: lire un polar historique.
 
 


- La Disparue de Saint-Maur, J.-C. Portes
- Le Nom de la Rose, Umberto Eco (une relique de ma PAL)
- Le lecteur de cadavres, Antonio Garrido
 
 
 
 

11 juillet 2020

Juillet: 2 BD


 Les deux auteurs de cette BD, qui sont journalistes, sont montés à bord de l'Aquarius, le navire de secours de l'ONG SOS Méditerranée, pour réaliser un reportage sur une opération de sauvetage en novembre 2017. Ils nous racontent donc ce qu'ils ont vu, fait et nous rapportent les paroles de ceux qu'ils ont interviewés: les sauveteurs, l'équipage, les médiateurs culturels et les migrants. Tout est clairement exprimé: la maltraitance continue de ces réfugiés survivants, le rôle confié à la Libye par l'Europe...
Un témoignage dense et dramatique, important.









Aussitôt acheté, aussitôt lu!
C'est un petit restaurant ouvert de minuit à 7 heures du matin. Sa carte ne présente qu'un menu "soupe miso au porc", mais s'il a les ingrédients, le propriétaire qui est aussi le cuisinier préparera ce qu'on veut.
Défile alors une galerie de personnages (un mafieux, une strip-teaseuse, des employés de bureau, des acteurs...). Le manga est découpé en 30 nuits et chaque épisode nous présente un plat particulier et autour de ce plat se créent des liens, des personnages se rapprochent, des amitiés naissent, des amours même. La cuisine est ici une excuse pour parler de l'humain.


Le dessin est assez simple, le décor ne change quasiment pas puisque la grande majorité des scènes est en huis clos mais grâce à la variété des personnages et des situations, on ne s'ennuie jamais. Cela permet aussi de lire de façon épisodique.
Attention, ça donne faim et très envie de lire les autres volumes bien que ce soit assez cher! Cette maison d'édition produit des mangas d'auteurs moins connus et de ce que j'ai pu voir, ce sont de très beaux objets-livres.
A déguster sans modération!!!

A noter: une série adaptée de ce manga passe sur Netflix. Chaque épisode dure entre vingt et trente minutes. Ce sont d'autres histoires mais le principe est le même et l'ambiance est parfaitement restituée. Elle s'appelle "Midnight Diner Tokyo stories".






28 juin 2020

Lost in Time, dernière semaine

Quelques ouvrages supplémentaires qui entrent dans le challenge:


 NOUVEAU MONDE"Elémentaire, mon cher Watson" : un livre avec un mystère

 Katharina Blum  a abattu chez elle de plusieurs coups de feu un journaliste et se livre à la police.
Le narrateur, s'appuyant sur des sources fiables, nous présente les faits dans un compte-rendu qui se veut être le plus clair possible. Il tente ainsi d'expliquer comment une jeune femme sérieuse et de bonne réputation est arrivée à commettre un acte d'une telle violence.
Par ce roman, il dénonce la presse à scandale, aux procédés ignobles, l'auteur en a été lui-même victime, et l'incompétence de la police.
 En préambule, Heinrich Böll écrit: "L'action et les personnages de ce récit sont imaginaires. Si certaines pratiques journalistiques décrites dans ces pages offrent des ressemblances avec celles du journal "Bild", ces ressemblances ne sont ni intentionnelles ni fortuites mais tout bonnement inévitables."
 J'ai adoré le passage où l'héroïne, indignée, insiste sur le terme "importun" en parlant d'un homme à son égard, alors que la police tente de le remplacer par "tendre" dans le procès-verbal.
 Je l'ai dévoré et je l'ai beaucoup aimé!



CONFLITS"Aux armes, citoyens !" : un livre qui traite de révolte ou de révolution

 1er volet d'une trilogie, cette BD a reçu le Fauve d'or au festival d'Angoulême 2020.

 Elle nous plonge au cœur de l'action dès les premières planches, à hauteur des personnages. On est avec les gens du peuple, hommes, femmes et enfants, entraînés par la foule, on se retrouve avec les députés à l'assemblée, on côtoie des aristocrates, les artisans; les uns soutiennent le Roi, d'autres demandent une réforme. Dans ce tumulte, quelques personnages émergent rapidement.
Je ne suis pas fan du dessin très hachuré, ni des couleurs assez fades, mais il y a des planches extraordinaires. Il s'en dégage une grande force.
C'est une BD originale, complexe, riche, puissante aussi bien par le dessin que par le scénario. A découvrir absolument!


Splendide double page!



20 juin 2020

Lost in Time; semaines 6 et 7

 ENGAGEMENT 
"C'est pas Mademoiselle, c'est Madame" : un livre qui traite de la condition féminine 

 Virginie Despentes s'inspire de sa propre vie et de ses expériences dans cet essai féministe qui frappe fort non seulement par sa vision des choses dans les différents thèmes (viol, prostitution, pornographie, féminité, maternité) mais aussi par le style trash, cru, punk.
Elle analyse et dénonce les rouages d'une société patriarcale, faite par les hommes pour les hommes. Elle y va fort, nous bouscule et pousse à la réflexion.
Écrit en 2006, il reste d'actualité...
A lire absolument!
 « J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. Je n’échangerais ma place contre aucune autre, parce qu’être Virginie Despentes me semble être une affaire plus intéressante à mener que n’importe quelle autre affaire.
(…)
Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée, mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toutes façons je ne l’ai jamais croisée nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas. »
 

CONFLITS "Mes chers compatriotes" : un livre où la place de la politique est importante.
  Eric Yung a été flic dans une autre vie. Ce livre, récit romancé, fait le portrait d'un jeune homme qui entre dans la police, et entre rapidement au mythique 36 quai des Orfèvres. Il côtoie le milieu du grand banditisme avec ses indics, des stars du show biz dont le célèbre Yves Mourousi, avec qui il noue des liens d'amitié, ici prénommé Eric. Le milieu de la nuit, des drogues, des magouilles et des affaires. Il en raconte quelques unes mais il dénonce surtout le scandale ignoble de l'assassinat de De Broglie, affaire politico-judiciaire, avec la complicité de la police même.

 De très beaux passages, l'auteur sait raconter, mais il fait quelque chose que je déteste, l'amorce de ce qui va se passer ensuite. Le livre est intéressant.

« Depuis quelque temps, les Parisiens avaient le sentiment de vivre dans l'insécurité. Il est vrai que le paysage urbain avait été bouleversé. La ville n'était plus tranquille. Des quartiers entiers disparaissaient. Les maisons de Paris, ces bâtisses aux toits de zinc qui, autrefois, faisaient les délices des peintres et des photographes, étaient dévorées les unes après les autres par de grosses machines aux bouches mécaniques. Les habitants fuyaient loin pour se regrouper dans les tours des banlieues tandis que s'élevaient, là où ils avaient été enfants, des hauts murs de béton recouverts de verre ou de fausses pierres de taille ou de marbre. »

 

 A DAY AT THE ABBEY"Lady Mary" : relecture d'un favori
 C'est exceptionnel que je relise un livre, il y en a tellement d'autres à découvrir! Mais c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé cette BD-carnet de voyage dans laquelle Florent Chavouet raconte son séjour sur l'île de Manabé et ses rencontres avec toute une galerie de personnages (humains et animaux) qu'il croque avec tendresse.
http://lavieestbelleetcesttantmieux.blogspot.com/2014/08/2740-manabe-shima.html



 NOUVEAU MONDE"Elémentaire, mon cher Watson" : un livre avec un mystère

 Mario est un enfant de 10 ans et il épie son voisin à partir de la terrasse où il va s'amuser. Il le surprend dans sa salle de bain avec une femme alors que cet homme est célibataire. Il embarque son meilleur ami Riccardo au secours de la, peut-être, prisonnière.
Un thriller qu'on a du mal à lâcher, il a reçu le Prix des lecteurs Quai du polar, entre autre, et je suis bien d'accord!
Une autrice à retrouver plus tard...
"Les enfants se sentent coupables de tout, ils assument leurs fautes beaucoup plus facilement que les adultes. Les enfants, ça souffre en silence et ça s'imagine des revanches fictives."



ENGAGEMENT"I had a dream" : un livre qui traite de racisme

 L'ouverture de ce très court roman (75 pages!) est très forte: une femme blanche en compagnie d'un homme noir naviguent sur la rivière Chautauqua et la barque est emportée par les rapides vers les chutes de Tintern. Nous sommes en 1912, au nord de l’État de New York.
 C'est la petite-fille de cette femme qui retrace la vie de son aïeule, femme hors norme, forte et décidée.
J'ai beaucoup aimé l'histoire, le style. L'autrice aborde de nombreux thèmes que l'on retrouve souvent dans ses oeuvres: amour interdit, ségrégation, les Etats-Unis, la condition de la femme...
Il traite bien sûr du racisme, bien que ce ne soit pas le thème principal, et j'ai vraiment apprécié sa façon de le traiter. De façon indirecte, en parlant d'une rougeur dans le cou, de cicatrices dans le dos... L’œil discret mais compréhensif; ou en rapportant des qu'en dira-t-on, paroles lointaines, de personnages non identifiés:
 "Parce que c'est sale et contre nature, ce mélange des races, rien qu'à le voir ça vous rend malade."

Cela me conforte dans l'idée de lire plus de romans écrit par JCO,  son oeuvre étant colossale, je vais essayer d'en lire quelques uns dans les semaines qui viennent, bien qu'il y ait des pavés, il existe aussi de nombreux recueils de nouvelles!



Voilà, j'ai validé toutes les catégories de ce beau challenge!

12 juin 2020

Lost in time; semaines 4 et 5


ENGAGEMENT "Eurêka!" : un livre qui traite de l'évolution scientifique

Ecrit en 1972, "L'homme programmé" est une anticipation qui se passe en ... 2011!
Paul Macy est le nouvel occupant du corps de Nat Hamlin. En effet, ce dernier  a été condamné à l'effacement suite à ses actes criminels.
Le roman débute le jour où Paul Macy sort du centre de réhabilitation et découvre son travail, commentateur de l'holovision, devant analyser "les yeux planeurs du réseau", genres de drones...
Une ancienne connaissance de l'ancien occupant, Lissa Moore, le reconnait et lui parle de son passé, ce qui provoquera le retour de Hamlin et une lutte intérieure pour reprendre le contrôle de ce corps partagé.
Le titre anglais me parait meilleur: The second trip, le deuxième voyage.
Peut-on donner une seconde chance aux criminels? L'auteur nous interroge aussi sur ce qu'est la personnalité dans cette sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde, évoque la surveillance à tout va et les loupés de la technologie...
C'est assez lent, parfois répétitif mais l'ensemble reste suffisamment intéressant pour aller jusqu'au bout.
"Vous voyez, nous avons des milliers, je dis bien des milliers, d'yeux au-dessus de tous les points du monde où il pourrait se produire du nouveau. Elles planent à vingt-cinq ou trente mètres, mais, bien entendu, on est en mesure de modifier leur altitude à volonté. Vous pouvez les concevoir comme des observateurs passifs complets et autopropulsés, présents partout, qui absorbent toutes sortes d'informations audio-visuelles et les enregistrent sur des tambours de stockage de vingt-quatre heures."


ZEIT GEIST
"Raconte-moi une histoire" : une non-fiction historique

Iconographie magnifique, riche et colorée pour cette encyclopédie qui aborde une très grande diversité de thèmes. Cette histoire illustrée des femmes est d'une grande lisibilité et nous permet de découvrir de grandes personnalités souvent oubliées de la grande Histoire et des manuels scolaires.
L'ampleur du contenu ne pouvant pas être approfondi éveille la curiosité et le livre nous ouvre des pistes pour aller plus loin.
Indispensable!










NOUVEAU MONDE"L'herbe est toujours plus verte" : un livre dont l'intrigue se déroule dans un pays où l'on n'est jamais allé ...


Qaanaaq Adriensen est envoyé au Groenland pour aider la police locale à résoudre une série de meurtres-carnages chez les employés de la compagnie pétrolière de Nuuk, la capitale. L'enquête le mènera à Qaanaaq, là où il est né et où un drame a décimé sa famille. Les deux intrigues se rejoignent.


Des heureux hasards un peu trop nombreux, des facilités de narration à foison mais une plongée dans le monde inuit par la langue, le kalaallisut, par quelques traditions et par l'amitié naissante avec un personnage assez atypique: l'inspecteur Apputiku.
L'auteur, qui est français!, a dû lire un recueil des meilleures citations danoises et nous en présente toute une tripotée en les plaçant quand il faut. Je ne résiste pas à en partager quelques unes!
Peut mieux faire. Je ne suis pas très convaincue: cela manque aussi de chair, de réalisme, surtout entre les personnages.
D'autres enquêtes suivent ce premier volume... à tenter pour voir si ça s'arrange, imaka (peut-être)...

"Qui a peur de poser des questions a honte d'apprendre."
"Trop boire nuit à l'esprit, trop manger ruine la santé."
"Le flatteur est comme l'hirondelle: il est avec nous l'été et nous quitte en hiver."
"Il n'y a pas de route impraticable pour l'amour, il trouve toujours son chemin."




26 mai 2020

Lost in Time, semaine 3


NOUVEAU MONDE 

"Invitation au voyage" : un livre dont l'intrigue ne se passe pas en Europe 


Situé entre Kyoto et Hiroshima, ce village perdu dans la montagne a été autrefois le théâtre d'un odieux massacre. Huit samouraïs y avaient trouvé refuge, apportant avec eux un trésor. D'abord bien accueillis, ils furent tués par la population qui ne trouva jamais ce fameux trésor mais attira sur eux la malédiction des guerriers.
Dans les années 1920, un autre drame s'y déroula.
Nous sommes en 195*** lorsque le narrateur doit se rendre dans ce village pour raison familiale. C'est alors une succession de morts le rendant rapidement suspect aux yeux des villageois.
Avec l'aide de la police et d'un détective privé, on aura toutes les explications!

L'ensemble est assez daté et très naïf. Les ressorts de l'intrigue sont parfois tirés par les cheveux mais le livre se lit avec un certain plaisir, sans doute parce que ça se passe au Japon: légende, labyrinthe, trésor, enquête, amour concourent à son charme.

Pas désagréable, mais pas indispensable.

 ZEIT GEIST 

"We Have Always Lived in the Castle" : un livre dans lequel se trouve un château 



Sachant qu'il risque de mourir, un homme confie son fils à un vieil homme: "Faites-en un homme comme il se doit." Des années plus tard, le vieillard envoie le jeune Aldobrando lui chercher une plante pour soigner la griffure qu'un chat lui a faite à l’œil. Lors de cette quête vont se succéder rencontres et aventures, le jeune héros découvrant un monde jusqu'alors totalement ignoré. 
Conte médiéval qui illustre la phrase écrite sur la 4e de couverture: "Il suffit parfois de la vaillance d'un cœur pur pour renverser la tyrannie".
J'ai beaucoup aimé les dessins: les personnages, des vraies "gueules", les différentes ambiances magnifiquement rendues.
Très sympa!