28 mai 2018

BD8 L'anniversaire de Kim Jong-il


Pour rester encore un peu en Corée, je me suis procuré cette BD. TRÈS grande BD!
Elle raconte la vie de ce petit garçon, Jun Sang, qui apparait sur la couverture, et qui est né le même jour que cet horrible   admirable Kim Jong-il, que tout le monde adore et fête. Il est le héros des jeunes du quartier, il les protège de ces méchants sud-Coréens et des escrocs américains. La dictature avec sa propagande est bien en place.
Mais petit à petit, l'enfant va réaliser que tout n'est pas si bien dans ce monde, le danger se rapproche, il faut fuir...
Les personnages, principalement Jun Sang et sa famille, sont très attachants et on vit avec eux tout ce qui leur arrive, partageant leurs souffrances. C'est très émouvant de vivre avec l'enfant ses désillusions, lui qui était si bien embrigadé. C'est ce qu'il va vivre qui lui fait changer de point de vue, par la force des choses, il se voit contraint d'ouvrir les yeux.
Plus que tout c'est cette évolution qui est magnifiquement racontée, avec un jeu sur les couleurs et le noir et blanc...
A lire absolument!







Les auteurs:

Mélanie Allag

Aurélien Ducoudray

26 mai 2018

24/ Filles de la Mer


Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.
Mais en 1943, le danger est permanent: les jeunes femmes doivent se cacher des soldats japonais.
Un jour, Hana est enlevée pour devenir, très loin de sa famille, en Mandchourie, une femme de réconfort.
D'un côté, on suit la soeur aînée et sa terrible destinée en 1943, et de l'autre, en alternance, on suit la cadette, devenue une vieille dame en 2011, qui repense à sa vie, elle qui n'a pas été enlevée, mais qui n'a pas été épargnée par la guerre.

 Je n'arrivais pas à lâcher ma lecture, emportée par ces deux destins, ces femmes courageuses prises dans le tourbillon de l'histoire, celle de la seconde Guerre mondiale en Asie, et issues d'un peuple méprisé et exploité. Le Japon n'a toujours pas reconnu ouvertement ce crime de guerre et l'auteure ne sait pas si son roman sera traduit un jour en japonais...
Évidemment, il y a des scènes dures mais jamais gratuites ou pour le pathos.
 Une scène, celle avec un bœuf, est époustouflante, elle me restera particulièrement en mémoire. 

"Pour cette millième Manifestation du mercredi, nous avons organisé un événement spécial. Deux artistes ont créé pour cette occasion une statue de la Paix en mémoire des souffrances endurées par celles que l'on appelait les femmes de réconfort. Ce monument est dédié à toutes les filles et les femmes victimes d'esclavage sexuel militaire, qui ont perdu leur enfance, perdu leur famille, perdu leur santé et leur dignité et, pour un grand nombre d'entre elles que nous ne connaîtrons jamais, leur vie." (p. 216)



"Une jeune fille sans âge est assise sur une chaise au dossier droit.A côté d'elle se trouve une chaise vide, qui attend d'être occupée. La jeune fille porte l'habit traditionnel, le hanbok; ses pieds nus pendent juste au-dessus du sol. Quelqu'un a pris soin de la couvrir par ce temps d'hiver, avec un bonnet, une écharpe et un plaid." (p.383)






https://tour-monde.fr/carnet-de-voyage-5-jours-sur-lile-de-jeju-en-coree-du-sud/