01 février 2011

4/40: L'âge de fer

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Ce livre est une longue lettre que la narratrice destine à sa fille, partie vivre aux Etats-Unis. Elle lui livre ses dernières pensées, lui raconte les événements qui ponctuent les derniers moments de sa vie. Elle vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'un cancer qui en est à sa phase terminale.
En rentrant chez elle, elle découvre qu'un SDF s'est installé dans sa cour. Elle va l'accepter, elle ne veut pas rester seule pour cette fin terrible qu'elle pressent. Mais sera-t-il à la hauteur, ce vieillard alcoolique et sale?
Un autre cancer la fait souffrir: l'apartheid qui ronge son pays, l'Afrique du Sud. Par sa domestique, mère d'un adolescent qui n'accepte plus ce régime et participe aux émeutes réprimées de manière sanglante, elle est bien obligée de se confronter à la réalité de ce pays et de constater son impuissance totale à changer quoi que ce soit ou même à aider ou seulement à comprendre...

Mort et désespoir, culpabilité et impuissance: le programme manque un peu de réjouissance! mais pas de réflexions.

p.99:
III
Aux petites heures de la nuit dernière le téléphone a sonné. Une femme, essoufflée, comme le sont souvent les gens obèses.
- Je voudrais parler à Florence.
- Mais elle dort. Tout le monde dort.
- Si, vous pouvez l'appeler.
Il pleuvait, mais pas fort. J'ai frappé à la porte de Florence. La porte s'est ouverte aussitôt, comme si elle s'était tenue de l'autre côté à attendre d'être appelée. Derrière elle s'est fait entendre le gémissement d'un enfant.
- Le téléphone, ai-je dit.
Cinq minutes plus tard, elle est montée dans ma chambre. Sans ses lunettes, tête nue, vêtue d'une longue chemise de nuit blanche, elle semblait beaucoup plus jeune.
- Il y a des troubles, dit-elle.
- Bheki a des ennuis?
- Oui. Je dois partir.
- Où est-il?
- Il faut d'abord que j'aille à Guguletu, et après, je pense, au Site C.
- Je ne sais pas du tout où se trouve le Site C.
Elle me jeta un regard étonné.
- Je veux dire: si vous pouvez me montrer le chemin, je vous conduirai en voiture, dis-je.

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