20 décembre 2010

35/40: La Bâtarde d'Istanbul

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Côté Istanbul: la famille Kazanci, dont les hommes sont absents, peut-être victimes d'une malédiction de génération en génération, mais dont les femmes sont hautes en couleurs. Dernière née: Asya.

Côté Etats-Unis: la famille Tchakhmakhchian, Arméniens émigrés dans les années 20. Barsam et Rose ont donné naissance à Armanoush, ce qui ne les a pas empêchés de divorcer. Par pure provocation, Rose se remarie avec Mustafa Kazanci.

A la recherche de son histoire Armanoush va tisser les liens qui vont unir les deux familles...

Un peu d'histoire, beaucoup d'humour: grand plaisir de lecture.

p.99, extrait:

"D'une manière générale, elle évitait de parler de son beau-père à ses amis arméniens. Elle n'en parlait pas plus à ses amis non arméniens, d'ailleurs - pas même à ceux qui se foutaient totalement de l'histoire du conflit turco-arménien. Sage pour son âge, elle savait que les secrets se répandaient plus vite que la poussière, dans le vent, et qu'en taisant l'extraordinaire, elle laissait supposer le banal. Sa mère était une odar, quoi de plus normal pour elle que d'épouser un odar? Ses amis pensaient que son beau-père était américain, sans doute du Midwest.

Elle passa devant le Bed & Breakfast "gay-friendly" de Turk Street, longea une épicerie spécialisée dans les produits du Moyen-Orient, traversa un petit marché thaï et se promena au milieu de la foule hétéroclite avant d'attraper un tramway pour Russian Hill. Le front contre la vitre poussiéreuse de son wagon, elle réfléchit à "l'alter ego" des Labyrinthes de Borges en regardant le fin brouillard s'élever à l'horizon. Elle aussi avait un double qu'elle maintenait à quai en permanence."


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