09 février 2019

6/ Territoires


 Deuxième livre de l'auteur après Code 93, on y retrouve le capitaine Coste et son équipe confrontés cette fois au milieu des dealers dans un quartier sensible.
Ce polar urbain met en lumière les collusions entre trafiquants extrêmement violents, adeptes de la torture, et politiciens sans scrupules. Jeu de manipulations où les blessés et les morts sont des dommages collatéraux, médiatisés au service de la municipalité...

J'ai noté quelques invraisemblances et des facilités, avec des scènes de violence dont on pourrait se passer, mais l'auteur réussit à nous entraîner dans ce monde, situé aux portes de Paris. L'humour de Norek aide à désamorcer les tensions, on voudrait croire que tout ceci n'est que roman tant ça fait froid dans le dos! Mais hélas...  



"En sortant de son bureau, il croisa une jeune femme aux cheveux attachés en arrière et au tailleur parfait qui semblait chercher son chemin.
- Vous êtes perdue?
- Le commissaire Stévenin ma dit que je pourrais trouver le capitaine Coste ai groupe crime 1. Je suis Maud Jeansac, l'attachée de communication de madame le maire. Elle voudrait le féliciter personnellement pour la saisie de Malceny.
Public relations, un de ses points faibles. Coste prit son air le plus innocent.
- Vous venez juste de le rater, mais je lui transmettrai le message."

La maire à son employé:
"- Salah, vous me prenez pour un mécène? Si je paie, c'est que derrière je gagne plus que je ne dépense. J'ai besoin d'eux pour la paix sociale. J'ai besoin d'eux pour me récupérer les votes de tous ceux qui ne savent même pas lire ou foutre un bulletin dans une urne. J'ai besoin d'eux pour calmer leurs copains quand ça vire à l'émeute. J'ai besoin d'eux pour régler discrètement quelques mésententes avec mes adversaires et pour pourrir leur campagne. J'ai besoin d'eux pour tant de choses que je ne peux pas m'en séparer. Si absurde que cela puisse paraître, ces voyous font partie de mon staff."

"Le job de dealer, c'est comme celui de footballeur, les carrières sont courtes et il faut assurer l'après. Passer nos journées assis dans un coin de hall à écouler notre came, barrette après barrette, gramme après gramme, vous pensez vraiment que c'est notre but? Avec un avenir qui hésite entre la prison et le cercueil? Nous voulons plus, monsieur Salah. Nous voulons tout."

"Vous savez, j'ai toujours classé les infractions en deux mobiles. L'argent et le sexe. Vous m'avez ouvert l'esprit. Il n'y a jamais qu'un seul mobile, celui du pouvoir."

"Les émeutiers se divisent en quatre catégories. Pilleurs, incendiaires, casseurs et sauvages : les PICS. Si les trois premières ne s’attaquent qu’à la ville, la dernière catégorie vise essentiellement les forces de l’ordre. Par vengeance, par ennui, pour suivre le groupe. Souvent, par simple plaisir.
Et pour cette nouvelle nuit, les quatre étaient de sortie."






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