20 janvier 2019

3/ La Vie secrète des arbres


Parmi les livres de non-fiction qu'il m'arrive de lire, viennent en tête les livres scientifiques sur les animaux et le monde du vivant, suivis de près par les livres sur le cinéma. La forêt occupe une place importante pour nombre d'entre nous, surtout lorsqu'on a un chien et qu'elle nous permet de belles balades. Pourtant, on n'y connait pas grand chose à ces géants qui la composent!
A la fin de la lecture de ce livre, écrit par un forestier, on en sait un peu plus mais il reste beaucoup de choses à découvrir et les scientifiques n'en sont qu'au début de leurs observations. Il faut dire que l'objet d'étude n'est pas simple à manipuler en laboratoire! Et l'étude d'une vie complète d'un arbre par une même équipe scientifique est impossible puisqu'il vit 500 ans, quand tout se passe bien!
Autour de l'arbre fourmille toute une vie, minuscule et discrète, utile non seulement à l'arbre qui l'abrite bien sûr mais également à toute la biodiversité.

C'est passionnant, bien écrit et la version illustrée est superbe!


Girafes et acacias:
"Dans les années 1970 , des chercheurs ont mis en évidence l'étonnant comportement d'une espèce d'acacia de la savane africaine dont les feuilles sont broutées par les girafes. Pour se débarrasser de ces prédateurs très contrariants, les acacias augmentent en quelques minutes la teneur en substances toxiques de leurs feuilles. Dès qu'elles s'en rendent compte, les girafes se déplacent vers les acacias voisins. Voisins ? Non, pas tout à fait, elles ignorent tous ceux qui se trouvent dans le périmètre immédiat du premier arbre et ne recommencent à brouter qu'une centaine de mètres plus loin. La raison en est surprenante: les acacias agressés émettent un gaz avertisseur (dans ce cas de l'éthylène) qui informe leurs congénères de l'imminence d'un danger. Aussitôt, les individus concernés réagissent en augmentant à leur tour la teneur en substances toxiques de leurs feuilles. Les girafes, qui n'ignorent rien du manège, se déplacent jusqu' aux arbres non avertis. Ou bien elles remontent le vent. 
Les messages olfactifs étant transportés d'arbre en arbre par l'air, si elles se déplacent dans le sens contraire au vent, le premier arbre voisin n'aura pas été informé de leur présence, et elles n'auront pas à interrompre leur repas."




les hyphes:
Je ne connaissais pas du tout, en plus, c'est un super mot pour le scrabble!!!
Ce sont des filaments que les champignons développent dans le sol et qui servent à communiquer telle la fibre optique d'internet. "Aujourd'hui, les scientifiques parlent même de "Wood-Wide-Web" pour évoquer l'activité de ce réseau forestier."
"Pour vous donner une idée, une cuillerée à café de terre forestière contient plusieurs kilomètres de ces filaments."

Solidarité:

"Que seuls les plus forts survivent, cela ne va-t-il pas dans le sens de l'évolution? Je crains que les arbres ne soient pas de cet avis. Leur bien-être dépend de la communauté; si les plus faibles disparaissent, tous y perdent. La forêt devient ouverte à tout, aux brûlures du soleil, aux vents violents qui pénètrent jusqu'au sol et modifient l'environnement climatique, frais et humide. Même les arbres robustes sont victimes de maladies plusieurs fois au cours de leur vie et dépendent de l'aide de leurs voisins les plus faibles."
On est loin de la morale du "Roi Lion"!!!

Question de chance:
"Un hêtre produit au moins 30 000 faînes tous les cinq ans (voire tous les deux à trois ans avec le réchauffement climatique, mais laissons cet aspect de côté pour l'instant). Selon la quantité de lumière qu'il reçoit, il atteint la maturité sexuelle entre 80 et 150 ans. Si l'on considère qu'il vit 400 ans au maximum, il va donc fructifier au mins 60 fois et produire au total environ 1,8 million de faînes. Sur ce 1,8 million de faînes, une seule deviendra un arbre. Pour une forêt, c'est un super score, quelque chose comme les six bons numéros du Loto. Tous les autres embryons sont soit mangés par des animaux, soit transformés en humus par des champignons et des bactéries."


Quelques animaux du sol:
Le groupe d'acariens le plus répandu dans le sol est les Oribates; ils ne mesurent pas plus d'un millimètre Photo © Reytan / GNU Free Documentation License
collembole

Curculionidae




"Nous avons beaucoup à apprendre 
des arbres." 
PETER WOHLLEBEN










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