10 juin 2018

25/ Tiens ferme ta couronne


Après des critiques favorables de l'intelligentsia classique (Télérama, Le Masque et la Plume, etc), puis le prix Medicis 2017  qui couronne ce roman, je suis passée outre mes réticences et je l'ai lu, d'autant qu'on me l'avait offert.
Un homme, un peu fêlé et alcoolique, a écrit un scénario de 700 pages sur Herman Melville "The great Melville" et rêve de le faire réaliser par Michael Cimino.

J'ai trouvé l'écriture très belle et des passages passionnants mais, malgré cela, globalement, je me suis ennuyée. Les moments rocambolesques sont souvent longuets et donc brisent leur effet.
Donc un grand BOF, hélas!

"A cette époque, j'étais fou. J'avais dans mes valises un scénario de sept cents pages sur la vie de Melville: Herman Melville, l'auteur de Moby Dick, le plus grand écrivain américain, celui qui, en lançant le capitaine Achab sur les traces de la baleine blanche, avait allumé une mutinerie aux dimensions du monde, et offert à travers ses livres des tourbillons de prophéties auxquels je m'accrochais depuis des années; Melville dont la vie avait été une continuelle catastrophe, qui n'avait fait à chaque instant que se battre contre l'idée de son propre suicide et, après avoir vécu des aventures fabuleuses dans les mers du Sud et connu le succès en les racontant, s'était soudain converti à la littérature, c'est-à-dire à une conception de la parole comme vérité, et avait écrit Mardi, que personne n'avait lu, puis Pierre ou les Ambiguïtés, que personne n'avait lu, puis Le Grand Escroc, que personne n'avait lu, avant de se cloîtrer pour les dix-neuf dernières années de sa vie dans un bureau des douanes de New York, et de déclarer à son ami Nathaniel Hawthorne: "Quand bien même j'écrirais les Evangiles en ce siècle, je finirais dans le ruisseau."


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