03 avril 2018

13/ Sélection officielle

Thierry Frémaux commence ce journal juste après la clôture du Festival de Cannes 2015, écrit chaque journée jusqu'à la clôture de 2016.
Une année entière pendant laquelle on l'accompagne dans ses voyages réguliers de Lyon à Paris, à travers le monde, partout où il y a du cinéma et des cinéphiles, en avion, en TGV, en vélo. Avec lui, nous avons rendez-vous avec les personnalités qui font le cinéma, soit en tant qu'artistes, des frères Lumières à Xavier Dolan en passant par Bertrand Tavernier, Martin Scorsese, Quentin Tarentino, Pablo Almodovar, ... impossible de les citer tous!, soit en tant qu'hommes d'affaires, producteurs (dont un certain Weinstein, à la "réputation sulfureuse" mais ça c'était avant...), distributeurs. Tous partagent la même passion: le 7e art. Les journalistes et critiques y ont leur place et même s'il souligne quelques désaccords avec eux parfois, il respecte et apprécie leur travail essentiel.
Entre devoir de conservation des oeuvres (malheureusement une partie des films anciens n'existent plus, le support étant perdus ou détruits par le temps!) et le partage et la diffusion des films nouveaux, avec la peur de passer à côté d'une pépite, son travail le passionne et devient sa vie.
Par ailleurs, Thierry Frémaux nous livre quelques réflexions sur des sujets divers, évoque ses autres passions ( l'OL, le vin, le Vercors, sa famille, discrètement), ses amitiés, partage quelques notes d'humour.
C'est un pavé, en voyant le volume j'ai eu un peu peur, mais je l'ai dévoré. J'ai vraiment apprécié la compagnie de cet homme sensible, modeste et passionné, ainsi que son écriture limpide et sincère.


Extraits: j'avais consciencieusement noter les pages où retrouver les passages à retenir dans mon téléphone mais comme tout a été réinitialisé, j'ai tout perdu! Difficile de parcourir en diagonal plus de 600 pages, dommage!

p.42: "Cela dit, sans Twitter et internet en général, l'humour de nos contemporains resterait méconnu et je dois aux réseaux sociaux quelques fous rires comme ce tweet de la dernière campagne présidentielle: "c'est tout de même dommage qu'Eva Green et Eva Joly ne puissent pas échanger leurs noms de famille."

p.551:"19h15.Le tapis rouge redevient le centre de l'univers. La Croisette est noire de monde. Woody et ses acteurs y arrivent sous de belles acclamations. La grande salle s'éteint. A Laurent Lafitte de jouer. Et... il joue mal. Non, je suis injuste, il fait un beau numéro de music-hall, il est élégant, le décor est splendide, il est bien filmé. Mais une plaisanterie ruine le reste du show: "Ces dernières années, dit-il en regardant Woody Allen, vous avez beaucoup tourné en Europe alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux États-Unis." La salle, composée le soir de l'ouverture d'un public officiel, moyennement habitué à se taper sur les cuisses de rire, se glace."

 
Dramatique résonance aujourd’hui!







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