29 avril 2018
17/ Les hommes salmonelle sur la planète Porno
Début:
"Le Dr Shimazaki, notre spécialiste en botanique et l’unique femme de ce groupe de recherches, est tombée enceinte. Rassemblez-vous immédiatement pour une réunion d’urgence" - tel fut le message de notre chef de groupe que vint m'apporter Yohachi, le chargé des travaux de maneuvre.
- Mlle Shimazaki est tombée enceinte, et alors? Pourquoi tenir une réunion pour ça? demandai-je à Yohachi en levant la tête de mon microscope.
- Qu'est-ce que j'en sais, moi?"
Le problème, c'est que sur la planète Nakamura, surnommée planète Porno par les scientifiques envoyés sur place, la faune et la flore ont pour fâcheuse habitude de forniquer à tout va.
Le Dr Shimazaki est tombée enceinte après avoir inhalé les spores de l'engrosse-veuve, sorte de fougère. Seuls les habitants de la région Nunudie ont la solution au problème. Une expédition s'organise malgré un gros hic: les Terriens ne sont pas admis dans cette région!
C'est bien sûr un gros délire, surtout au sujet des créatures qui peuplent la planète. L'auteur a fait preuve d'une grande créativité quant à leurs noms: les algues farfouilleuses, si vicieuses, le crocopile-à-l’heure, le tatami-popotames, l’alligator-pilleur,méduses-cul-en-l’air, les rouges-glands, les réveilles-bobonnes ... et j'en passe. Elles font des tas de choses à nos trois explorateurs qui tout au long de leur parcours dissertent sur des théories scientifiques sérieuses, (« la théorie de la dégénérescence », « le rétrocontrôle négatif » qui vont à l’encontre des théories de Darwin). Les tarentines-nourrices jouent un grand rôle dans la régulation des naissances...
Ces moments d'explications scientifiques sont un peu prise de tête pour moi, mais l'ensemble est vite lu et finalement on se marre, et c'est sans vulgarité!
28 avril 2018
16/ Envoyée spéciale
Cela commence comme "Le Bureau des Légendes" mais très vite on comprend qu'on en a là une version burlesque!
"Je veux une femme, a proféré le général. C'est une femme qu'il me faut, n'est-ce pas.
Vous n'êtes pas le seul dans ce cas, lui a souri Paul Objat. Epargnez-moi ces réflexions, Objat, s'est raidi le général, je ne plaisante pas là-dessus. Un peu de tenue, bon Dieu, Le sourire d'Objat s'est dissous: Je vous prie de m'excuser, mon général. N'en parlons plus, a dit le gradé, réfléchissons."
C'est Constance qui sera choisie pour cette mission, mais avant cela il faudra la rééduquer, donc la kidnapper! On en profitera pour demander une rançon à son riche mari, qui a connu la gloire grâce à un tube international. Et autour d'eux gravitent toute une tripotée de personnages qui, on va le découvrir peu à peu, sont tous reliés les uns aux autres, plus ou moins directement.
L'auteur tisse son intrigue et l'écriture est jubilatoire! Parodie de roman d'espionnage et d'aventures, avec des rebondissements, des meurtres, avec des gros bras... mais ces personnages rendus absurdes, voire benêts, Echenoz sait nous les rendre attachants... De temps en temps il s'adresse à nous:
"Nous ne prendrons pas la peine de décrire Pak Dong-bok: il ne va jouer qu'un rôle mineur et nous n'avons pas que ça à faire."
En plus, ce roman est instructif:
On y apprend que le syndrome de la Creuse serait la fusion entre le syndrome de Stockholm (quand les captifs sympathisent avec leurs ravisseurs) et le syndrome de Lima (quand les ravisseurs s'attachent aux séquestrés).
On y apprend également qu'une phéromone, qui "permet aux éléphantes de faire savoir aux éléphants qu'elles sont sexuellement en pleine forme, folles d'amour, vibrantes de désir et prêtes à s'accoupler quand on veut" "se trouve être exactement [la] même chez l'éléphant que chez plus d'une centaine d'espèces de papillons."
C'est le troisième roman de Jean Echenoz que je lis et je n'avais jamais perçu cette veine comique. J'ai adoré!
23 avril 2018
15/ Mon traître
Antoine, luthier parisien, rencontre l'Irlande en 1977. Grâce aux hommes et aux femmes qu'il rencontre, il va apprendre les gestes, les chants, les combats au point qu'il devient Tony pour ceux qui lui sont devenus proches: Cathy, Jim, Tyrone Meehan (le traître), Sheila, Jack..., si proche que parfois, il remplace le fils perdu, tué par les Anglais et vient en aide comme il peut aux combattants. Pour ses proches français, il devient insupportablement monomaniaque et n'est plus le bienvenu.
Tyrone Meehan fait l'admiration de tous par son courage et sa droiture, il est l'un des piliers de l'IRA, et lorsque les Anglais révèle son nom parmi leurs informateurs, c'est une véritable bombe qui explose pour son entourage. Ils deviennent alors la femme, le fils, l'ami du traître.
Récit douloureux d'une trahison, qui n'apportera pas de réponse au pourquoi, que le narrateur refusera de poser. Comment ont-ils pu ignorer, ne déceler aucun signe de fausseté dans leurs relations? Peu importe les raisons, la douleur est dans les tripes et l'on sent qu'elle y est encore. Mais cela reste un chant d'amour pour l'Irlande et ses beautés (sa musique, sa Guinness, ses liens d'amitié).
"La première fois que j'ai vu mon traître, il m'a appris à pisser. C'était à Belfast, au Thomas Ashe, un club réservé aux anciens prisonniers républicains."
C'est une photo qui sera son premier contact avec l'Irlande:
"Dans le couvercle, il avait collé la photo noir et blanc d'un homme en veste et en gilet, le front largement dégarni, les sourcils épais et la moustache lourde. L'homme semblait sourire. Il portait une chemise à col rond.
- Je vous présente James Connolly, a dit Pêr, en levant l'étui à hauteur de ses yeux.
- Un violoniste? j'ai demandé.
Pêr a ri. Il aurait pu, mais non. C'était un patriote irlandais. Il avait été fusillé en 1916 par les Britanniques après l'insurrection de Pâques. Il avait attaqué la grande poste de Dublin avec ses hommes pour en faire un quartier général. Et ça avait mal tourné."
Une autre figure deviendra l'emblême de la résistance au colon britannique et face à une Thatcher inflexible:
"Par ce jeûne à mort, les prisonniers républicains mettaient fin à cinq ans de "protestation des couvertures" et à une "grève de l'hygiène" pour rien.
Bobby Sands était l'officier de l'IRA commandant Long Kesh, condamné à cinq ans pour possession d'une arme. Il avait décidé de conduire le mouvement. Une semaine après, un autre le rejoindrait. Puis un troisième. Et puis un quatrième. Et un cinquième remplacerait le premier décédé. Et un sixième prendrait la place du deuxième martyr. La liste de volontaires établie à l'intérieur de la prison s'étalait en dizaines, puis en centaines de noms. Le visage souriant de Bobby Sands a rejoint la lettre "H" sur chaque brique de la ville."
Cette lettre "H" symbolisait la prison où étaient enfermés les républicains à cause de la forme des bâtiments, construits en "H":
Un film de Steve MAC QUEEN a retracé leur terrible agonie, Michael Fassbender interprétant le rôle de Bobby Sands.
Antoine le luthier, c'est bien sûr Sorj Chalandon, alors journaliste à Libération. Le vrai traître se nomme Denis Donaldson. Il sera assassiné en avril 2006. Début 2018, un homme a été entendu à propos de ce crime, mais il a été relaxé. Le ou plutôt les responsables n'ont toujours pas été arrêtés.
Tyrone Meehan fait l'admiration de tous par son courage et sa droiture, il est l'un des piliers de l'IRA, et lorsque les Anglais révèle son nom parmi leurs informateurs, c'est une véritable bombe qui explose pour son entourage. Ils deviennent alors la femme, le fils, l'ami du traître.
Récit douloureux d'une trahison, qui n'apportera pas de réponse au pourquoi, que le narrateur refusera de poser. Comment ont-ils pu ignorer, ne déceler aucun signe de fausseté dans leurs relations? Peu importe les raisons, la douleur est dans les tripes et l'on sent qu'elle y est encore. Mais cela reste un chant d'amour pour l'Irlande et ses beautés (sa musique, sa Guinness, ses liens d'amitié).
"La première fois que j'ai vu mon traître, il m'a appris à pisser. C'était à Belfast, au Thomas Ashe, un club réservé aux anciens prisonniers républicains."
C'est une photo qui sera son premier contact avec l'Irlande:
- Je vous présente James Connolly, a dit Pêr, en levant l'étui à hauteur de ses yeux.
- Un violoniste? j'ai demandé.
Pêr a ri. Il aurait pu, mais non. C'était un patriote irlandais. Il avait été fusillé en 1916 par les Britanniques après l'insurrection de Pâques. Il avait attaqué la grande poste de Dublin avec ses hommes pour en faire un quartier général. Et ça avait mal tourné."
"Par ce jeûne à mort, les prisonniers républicains mettaient fin à cinq ans de "protestation des couvertures" et à une "grève de l'hygiène" pour rien.
Bobby Sands était l'officier de l'IRA commandant Long Kesh, condamné à cinq ans pour possession d'une arme. Il avait décidé de conduire le mouvement. Une semaine après, un autre le rejoindrait. Puis un troisième. Et puis un quatrième. Et un cinquième remplacerait le premier décédé. Et un sixième prendrait la place du deuxième martyr. La liste de volontaires établie à l'intérieur de la prison s'étalait en dizaines, puis en centaines de noms. Le visage souriant de Bobby Sands a rejoint la lettre "H" sur chaque brique de la ville."
Cette lettre "H" symbolisait la prison où étaient enfermés les républicains à cause de la forme des bâtiments, construits en "H":
Un film de Steve MAC QUEEN a retracé leur terrible agonie, Michael Fassbender interprétant le rôle de Bobby Sands.
Après avoir été adapté au théâtre, c'est aujourd'hui en BD que Pierre Alary offre sa version de "Mon traître".
Antoine le luthier, c'est bien sûr Sorj Chalandon, alors journaliste à Libération. Le vrai traître se nomme Denis Donaldson. Il sera assassiné en avril 2006. Début 2018, un homme a été entendu à propos de ce crime, mais il a été relaxé. Le ou plutôt les responsables n'ont toujours pas été arrêtés.
Denis Donaldson |
18 avril 2018
14/ Quand sort la recluse
Adamsberg est en Islande lorsqu'il reçoit ce message: "Femme écrasée. Un mari, un amant. Pas si simple. Présence souhaitée. Informations suivent." Pas très motivé, il rentre pourtant et résout l'affaire en deux temps trois mouvements. Une autre affaire attire vite son attention mais en sourdine parce que non officielle. En effet, ce génie de la déduction et des chemins de traverse qu'est Adamsberg va nous emmener sur les traces de l'araignée recluse, soupçonnée d'avoir tué trois hommes. Mais renseignements pris auprès d'un spécialiste, l'arachnologue, a noté Adamsberg dans son petit carnet, une recluse ne peut venir à bout d'un humain. Il en faudrait 144 pour réussir cet exploit...
Vargas nous entraîne à Nîmes, puis à Lourdes, d'un orphelinat à une friche; elle crée des liens improbables avec Magellan, convoque Socrate... On rencontre, comme souvent dans les livres de l'auteur, une petite vieille bien sympathique, amoureuse des recluses et des boules à neige; on retrouve avec plaisir, en plus de l'équipe habituelle parisienne, l'un des historiens d'un épisode précédent...
Très bon cru de Vargas, bien meilleur que le dernier! Je me suis régalée!
Voici la soi-disant coupable! J'ai vu des photos de morsures... comment dire ... je vais éviter de les intégrer à ce post! Beurk!
"Adamsberg prenait conscience que ce n'était pas une seule "proto-pensée" qui embrouillait son esprit mais toute une bade éparse de bulles gazeuses - et bien sûr que cela existait -, dont certaines si petites qu'on pouvait à peine les discerner. Il les sentait s'agiter dans des voies diverses et leurs trajectoires s'affoler. En prise à deux questions irrésolues - et il y en avait d'autres, de toute évidence -, les bulles n'avaient pas plus de chances de trouver un chemin qu'un homme qui louche. Ou que ce fameux type qui court deux lièvres à la fois - et on ne sait pas pourquoi, à moins d'être un crétin complet - , et les manque tous les deux."
11 avril 2018
BD6 Blacksad T.4 L'Enfer, le silence
Années 1950, La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi gras bat son plein. Grâce à Weekly, un producteur de jazz dénommé Faust fait la connaissance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s'occuper d'une affaire : un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n'a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d'une star. Faust craint que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d'autant plus pressante que Faust se sait atteint d'un cancer. Blacksad accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s'aperçoit qu'il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. [bedetheque.com]
Ça résonne comme du blues, on est bien à La Nouvelle-Orléans. J'adore toujours autant le dessin (les images de Mardi Gras!!!) et l'intrigue est digne des grands polars, mêlant jazz, drogue et vaudou. Mais attention, le lecteur doit travailler, tout n'est pas dit!
Je l'avais dans ma PAL depuis longtemps déjà, j'ai vraiment trop attendu, mais je vais pouvoir courir chez mon libraire préféré et m'acheter le t.5 pour la lire dans la foulée!
03 avril 2018
13/ Sélection officielle
Thierry Frémaux commence ce journal juste après la clôture du Festival de Cannes 2015, écrit chaque journée jusqu'à la clôture de 2016.
Une année entière pendant laquelle on l'accompagne dans ses voyages réguliers de Lyon à Paris, à travers le monde, partout où il y a du cinéma et des cinéphiles, en avion, en TGV, en vélo. Avec lui, nous avons rendez-vous avec les personnalités qui font le cinéma, soit en tant qu'artistes, des frères Lumières à Xavier Dolan en passant par Bertrand Tavernier, Martin Scorsese, Quentin Tarentino, Pablo Almodovar, ... impossible de les citer tous!, soit en tant qu'hommes d'affaires, producteurs (dont un certain Weinstein, à la "réputation sulfureuse" mais ça c'était avant...), distributeurs. Tous partagent la même passion: le 7e art. Les journalistes et critiques y ont leur place et même s'il souligne quelques désaccords avec eux parfois, il respecte et apprécie leur travail essentiel.
Entre devoir de conservation des oeuvres (malheureusement une partie des films anciens n'existent plus, le support étant perdus ou détruits par le temps!) et le partage et la diffusion des films nouveaux, avec la peur de passer à côté d'une pépite, son travail le passionne et devient sa vie.
Par ailleurs, Thierry Frémaux nous livre quelques réflexions sur des sujets divers, évoque ses autres passions ( l'OL, le vin, le Vercors, sa famille, discrètement), ses amitiés, partage quelques notes d'humour.
C'est un pavé, en voyant le volume j'ai eu un peu peur, mais je l'ai dévoré. J'ai vraiment apprécié la compagnie de cet homme sensible, modeste et passionné, ainsi que son écriture limpide et sincère.
Extraits: j'avais consciencieusement noter les pages où retrouver les passages à retenir dans mon téléphone mais comme tout a été réinitialisé, j'ai tout perdu! Difficile de parcourir en diagonal plus de 600 pages, dommage!
p.42: "Cela dit, sans Twitter et internet en général, l'humour de nos contemporains resterait méconnu et je dois aux réseaux sociaux quelques fous rires comme ce tweet de la dernière campagne présidentielle: "c'est tout de même dommage qu'Eva Green et Eva Joly ne puissent pas échanger leurs noms de famille."
Une année entière pendant laquelle on l'accompagne dans ses voyages réguliers de Lyon à Paris, à travers le monde, partout où il y a du cinéma et des cinéphiles, en avion, en TGV, en vélo. Avec lui, nous avons rendez-vous avec les personnalités qui font le cinéma, soit en tant qu'artistes, des frères Lumières à Xavier Dolan en passant par Bertrand Tavernier, Martin Scorsese, Quentin Tarentino, Pablo Almodovar, ... impossible de les citer tous!, soit en tant qu'hommes d'affaires, producteurs (dont un certain Weinstein, à la "réputation sulfureuse" mais ça c'était avant...), distributeurs. Tous partagent la même passion: le 7e art. Les journalistes et critiques y ont leur place et même s'il souligne quelques désaccords avec eux parfois, il respecte et apprécie leur travail essentiel.
Entre devoir de conservation des oeuvres (malheureusement une partie des films anciens n'existent plus, le support étant perdus ou détruits par le temps!) et le partage et la diffusion des films nouveaux, avec la peur de passer à côté d'une pépite, son travail le passionne et devient sa vie.
Par ailleurs, Thierry Frémaux nous livre quelques réflexions sur des sujets divers, évoque ses autres passions ( l'OL, le vin, le Vercors, sa famille, discrètement), ses amitiés, partage quelques notes d'humour.
C'est un pavé, en voyant le volume j'ai eu un peu peur, mais je l'ai dévoré. J'ai vraiment apprécié la compagnie de cet homme sensible, modeste et passionné, ainsi que son écriture limpide et sincère.
Extraits: j'avais consciencieusement noter les pages où retrouver les passages à retenir dans mon téléphone mais comme tout a été réinitialisé, j'ai tout perdu! Difficile de parcourir en diagonal plus de 600 pages, dommage!
p.42: "Cela dit, sans Twitter et internet en général, l'humour de nos contemporains resterait méconnu et je dois aux réseaux sociaux quelques fous rires comme ce tweet de la dernière campagne présidentielle: "c'est tout de même dommage qu'Eva Green et Eva Joly ne puissent pas échanger leurs noms de famille."
p.551:"19h15.Le tapis rouge redevient le centre de l'univers. La Croisette est noire de monde. Woody et ses acteurs y arrivent sous de belles acclamations. La grande salle s'éteint. A Laurent Lafitte de jouer. Et... il joue mal. Non, je suis injuste, il fait un beau numéro de music-hall, il est élégant, le décor est splendide, il est bien filmé. Mais une plaisanterie ruine le reste du show: "Ces dernières années, dit-il en regardant Woody Allen, vous avez beaucoup tourné en Europe alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux États-Unis." La salle, composée le soir de l'ouverture d'un public officiel, moyennement habitué à se taper sur les cuisses de rire, se glace."
Dramatique résonance aujourd’hui!
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