ZEIT GEIST
"Maman a tort" : une histoire de famille / une saga historique
Pearl Buck raconte l'histoire d'une famille (mère, père, grand-mère, 3 enfants vivants) paysanne très pauvre du début du XXe siècle. La mère, héroïne du quotidien, porte cette famille à bout de bras et brave les difficultés, et elles ne manquent pas!, avec courage.
Je ne pensais pas lire cette autrice un jour et grâce à ce club de lecture, je l'ai découverte et beaucoup appréciée: l'écriture, le portrait sensible de cette mère-courage, la vie dans ce village perdu, les réflexions assez féministes. J'ai hâte de lire d'autres romans d'elle!
La mère doit régulièrement interrompre son travail pour allaiter ou apaiser son dernier né.
"Son mari se fâchait de ces interruptions trop fréquentes: "Vas-tu donc continuer à me mettre toute la besogne sur le dos? Tu ne fais que commencer à enfanter, et pendant vingt ans il faudra que je supporte de te voir allaiter un gosse après l'autre? [...]"
Elle riposta sur le même ton, car ils étaient jeunes tous les deux, colères et emportés. Elle lui cria:
"N'aurais-je rien pour mes peines? Travailles-tu chargé d'un fardeau pendant plusieurs mois, comme je le fais? Supportes-tu les douleurs de l'accouchement? Toi, tu te reposes, quand tu rentres, mais moi j'ai à préparer la nourriture, m'occuper de l'enfant, amadouer et dorloter une vieille femme, et en prendre soin..."
"Elle savourait sa vie : enfanter, travailler la terre, manger, boire et
dormir, balayer et mettre un peu d'ordre dans sa maison, s' entendre
louer par les autres femmes pour son adresse au travail, ses talents de
couture, et même se quereller avec son mari, ce qui aiguisait leur
amour, autant de jouissances pour elle ; c'est pourquoi, chaque matin,
elle se réveillait avec entrain."
"Elle ne considérait pas le mensonge en lui-même comme une chose impardonnable, car chacun doit mentir un peu pour sauver son honneur."
A découvrir absolument!
Voici un autre modèle de mère, complètement à l'opposé de la mère de Pearl Buck puisque la femme de ce court roman, Gladys, est d'un milieu très riche, dont la seule préoccupation est d'exercer son pouvoir de séduction et se sentir aimée. Tout va bien pour elle au début car elle est d'une grande beauté.
Le roman s'ouvre sur son procès: elle est accusée d'avoir tuer son très jeune amant puis retrace son histoire jusqu'au meurtre.
Irène Némirovsky dresse le portrait d'une femme-objet plus ou moins femme-enfant adulée dans cette société de privilégiés, du début du XXe siècle, autre point commun avec P. Buck.
Elle le parsème de réflexions mysogynes comme on a pu en entendre longtemps de ce genre:
"Elle était femme, elle n'avait jamais su voir plus loin que le lendemain."
On grince des dents!
Le titre annonce le ton: Jézabel était une femme malfaisante et prophétesse de malheur dans le nouveau testament. Je la considère ici comme une victime même si elle a tué.
Drame psychologique d'une grande cruauté, terriblement bien raconté.
Je n'ai encore jamais été déçue par cette autrice! Ce court roman est à rapprocher d'un autre roman très court: "Le bal", également psychologique, cruel mais plus jubilatoire.
Pour le challenge, je valide:
ENGAGEMENT
"C'est pas Mademoiselle, c'est Madame" : un livre qui traite de la condition féminine .
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