25 février 2018

9/ Article 353 du code pénal


Première scène du livre: le meurtre d'un certain Lazenec. Martial Kermeur vient de le passer par-dessus bord et de l'abandonner aux flots glacés.
Dans les pages suivantes, le meurtrier raconte au juge chargé de l'affaire les circonstances qui l'ont poussé à ce geste fatal. On découvre un brave homme pris au piège par un escroc sans vergogne, un homme honnête à qui la fatalité a joué des tours... On fait donc sa connaissance et on ne peut que compatir, parce que la vraie victime, c'est lui, mais il est toujours vivant, lui! Où se trouve la violence précisément? Que va bien pouvoir faire la justice?

Court mais intense, ce roman est très émouvant et trouve une résonance dans de nombreux faits divers contemporains.  

"Et quel cerveau......quel cerveau il nous faut, à nous autres les gens normaux, pour admettre qu’il existe sur terre une catégorie de personnes comme ça, dépourvues de cette chose que vous et moi, j’ai dit au juge, je suis sûr qu’on partage, quelque chose qui normalement nous empêche ou nous menace,quelque chose –une conscience peut-être, et qui naît assez vite pourvu qu’on ait dans la tête ce miroir mal fixé qui fait que même Adam s’est couvert d’une feuille de vigne, quelque chose qui nous entrave, oui, mais peut-être aussi, nous honore. Et le fait est que certains en sont dépourvus, de cette chose-là, comme d’autres naissent avec un bras en moins, certains naissent atrophiés de, je ne sais pas, de...
Et le juge a dit : D’humanité ?
Oui, peut-être au fond c’est ça, d’humanité."


  « Enfin donc voilà, j’ai dit au juge, il s’est mis tout le monde dans la poche. Et maintenant je dis : si on pouvait seulement entrevoir le démon dans le cœur des gens, si on pouvait voir ça au lieu d’une peau bien lisse et souriante, cela se saurait, n’est-ce pas ? »

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