25 mars 2011

8/40: Le Montespan

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Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, épouse Françoise de Rochechouart: c'est le grand amour. Ils sont désargentés mais heureux jusqu'au jour où la jeune marquise avide de beaux bijoux, de riches toilettes et d'ambiance festive arrive à se faire remarquer et rejoint la Cour. Elle devient rapidement la maîtresse officielle du Roi-Soleil.


Le mari, félicité de tous pour cette chance: la générosité du roi est légendaire envers les heureux cocus, n'a de cesse que de récupérer sa femme adorée. Jusqu'au bout, il refusera la situation, le fera savoir et en pâtira sévèrement. Le roi, malgré sa toute puissance, ne réussira pas à le faire plier.


L'amour est aveugle, ce qui rend très souvent le personnage ridicule mais son obstination révèle une grande force.


Drôle, émouvant, dans un style léger: on passe un bon moment de lecture.




p. 99:


"Les séjours d'Athénaïs à Saint-Germain-en-Laye, au château de Marly ou à Versailles, sont de plus en plus longs et elle rentre de plus en plus tard au domicile conjugal. Son mari ne s'en offusque pas. Il patiente dans le cortège des jours gris du petit appartement presque déserté par l'épouse. En attendant la guerre de Dévolution contre l'Espagne, il traîne avec philosophie son ennui loin de sa femme partie sur une orbite de plus en plus proche du Roi-Soleil. Un soir qu'elle revient en vertigineux décolleté, Mme Larivière, sur le palier, la regarde passer dans l'escalier et grommelle à Dorothée:


- Faire montre de son sein publie que la bête est à louer.


Louis-Henri, debout dans le salon et devant les cartes des Pyrénées déroulées sur la table de jeu, tient à la main un verre d'eau. Au moment où il porte le verre à ses lèvres, sa femme entre. Il lui trouve les yeux baissés. Elle n'a pas changé de couleur mais lui qui la connaît ne la croit pas moins embarrassée."

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