
PS: Je prends les commandes!
Début:
"93 ans. C'est un peu la dernière étape. La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique: les années de résistance et le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance! C'est à Jean Moulin que nous devons, dans le cadre de ce Conseil, la réunion de toutes les composantes de la France occupée, les mouvements, les partis, les syndicats, pour proclamer leur adhésion à la France combattante et au seul chef qu'elle se reconnaissait: le général de Gaulle. De Londres où j'avais rejoint le général de Gaulle en mars 1941, j'apprenais que ce Conseil avait mis au point un programme, l'avait adopté le 15 mars 1944, proposé pour la France libérée un ensemble de principes et de valeurs sur lesquels reposerait la démocratie moderne de notre pays."
En peu de mots (14 pages), Stéphane Hessel nous rappelle d'où l'on vient, tout ce que les "anciens" avaient construit pour une société plus juste et qu'on est en train de perdre au nom d'un profit qui creuse les écarts sociaux. Les raisons de s'indigner ne manquent pas, "alors on devient militant, fort et engagé." pour une insurrection pacifique, de préférence.
Le mot d'ordre du CNR:
Créer c’est résister,
Résister c’est créer .
Le programme écrit en 1944:
http://felina.pagesperso-orange.fr/social/programme_cnr.htm
Premières phrases:
"Le fusil s'enraya après le dernier coup de feu et le bébé resta debout, cramponné aux bords du berceau, les yeux fous, hurlant à pleins poumons. L'homme s'assit dans un fauteuil capitonné et se mit à démonter son arme pour voir pourquoi elle ne tirait pas. Les cris du bébé lui mettait les nerfs en boule. Il posa le fusil et des yeux chercha un marteau, mais aperçut le gramophone. Il y avait déjà un disque sur le plateau, alors il tourna la manivelle et abaissa l'aiguille. Il se rassit dans le fauteuil et repris son travail tandis que la musique inondait la pièce. Le bébé se calma."
Dans une région plutôt tranquille, le Dakota du Nord, aux portes d'une réserve indienne, un massacre a eu lieu. Les conséquences en sont dramatiques, puisque des innocents vont être lynchés, et parce que le traumatisme se répercute dans le présent de chacun des nombreux personnages de ce récit choral. L'auteure entrecroise les destins des descendants des bourreaux et des victimes, pour la plupart ignorants des faits et ne nous révèle que petit à petit l'ampleur de ces conséquences. Elle alterne heureusement l'humour , l'espièglerie et les moments graves.
Excellent!