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165 pages
Début:
Passion francophone
- Monsieur Paul ! La 224... Elle a tout cassé !
Virginie, la femme de chambre, était descendue en courant pour prévenir le gérant et l'avait trouvé dans son bureau. Sitôt arrivé le matin, il s'y enfermait et allumait la télévision. Ce jour-là, la première chaîne retransmettait la visite de Gorbatchev aux États-Unis. La grande affaire du moment, c'était l'effondrement de l'URSS qui se déroulait en direct.
- Tout cassé, où ça ? grogna-t-il.
- Dans sa chambre, pardi ! Elle a retourné le lit, les fauteuils, la table, tout.
- On les remettra en place.
- Non, vous ne comprenez pas. Elle a une force incroyable, pour une petite femme comme ça. Les draps, elle les a déchirés en lanières. Elle a cassé le plateau en marbre de la table. Il ne reste plus un seul miroir dans la pièce. C'est un carnage.
- Est-elle seule ?
- Il y a cette bonne femme de l'ambassade avec elle. Mais ça n'a pas l'air de la calmer du tout.
L'ambassade ! L'ambassade soviétique. M. Paul hocha la tête. Une des conséquences des événements en train de se dérouler était cette soudaine arrivée de touristes russes, avec la bénédiction de leur ambassade.
- Pendant qu'elle casse, elle n'arrête pas de jacter. Et personne ne comprend ce qu'elle dit.
Sept destins, sept moments de vie.
Les histoires sont intéressantes mais on n'est pas en empathie avec les personnages. Pour certains, on ressent même parfois le mépris du narrateur. Même sur la nouvelle "Nuit de garde", où l'on sent bien que c'est une histoire personnelle, vécue, l'auteur ne nous émeut pas. Quand on vient de lire "Récits d'un jeune médecin", de Boulgakov, c'est encore plus flagrant. Il lui manque la sensibilité, l'expression de son humanité.
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