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« croque-mort, de cette tristesse empruntée aux visages des autres, sans que personne, ni les flics ni les badauds ne sachent distinguer d’entre la comédie et le masque sombre de la vraie tristesse.
Sa tristesse à elle aussi, Lise toujours, ébouriffée sur la plage et n’ayant pas dormi, mais qui avait eu la force cette nuit-là de prendre son téléphone et de cet air inquiet qu’elle n’avait pas forcé elle avait composé le numéro de la police, pris une voix de circonstance, et signifié l’angoisse liée à l’absence, mon si cher mari, disait-elle encore ce matin-là au commissaire, en pleurant.
J’ai entendu ça sur la plage ce matin-là : Bonjour monsieur le commissaire, et j’ai sursauté, à cause des vieilles blagues de golfeurs, monsieur le commissaire, comme s’il allait apparaître là, Henri, debout, un club de golf dans les mains. Et je ne sais pas, mais il y a des choses curieuses dans la vie, quand j’ai compris que c’était un vrai commissaire, quand j’ai vu un commissaire de police avec une moustache et un imperméable comme dans une série télévisée, presque je l’aurais embrassé de soulagement. Il y a des choses comme ça dans la vie, des choses curieuses.
Mais j’aurais voulu qu’on en finisse vite avec ces recherches inutiles, vraiment inutiles, avais-je »Le narrateur assiste au mariage de sa sœur avec un homme ayant le double de son âge. Riche, évidemment. Un plan machiavélique a déjà commencé… Suspense, dérapage, mensonges…