22 novembre 2015

Voyage de noces

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158 pages


Première phrase:

Les jours d'été reviendront encore mais la chaleur ne sera plus jamais aussi lourde ni les rues aussi vides qu'à Milan, ce mardi-là.

Propos:

Voyage de noces présente Jean B., un homme de quarante ans, en voyage à Milan pendant le mois d'août et qui apprend qu'une Française a mis fin à ses jours dans un hôtel milanais. En s'intéressant de plus près à ce tragique destin, il découvre qu'il connaissait la femme en question. Il s'égare alors dans les souvenirs du passé. De retour à Paris, il organise sa propre disparition et décide de laisser ses proches pour repartir sur les traces d'Ingrid Teyrsen et de son mari Rigaud. La biographie d'Ingrid, qu'il avait entrepris le ramène dans le passé, lorsque Ingrid et Rigaud fuyaient la guerre et s'étaient réfugiés dans un hôtel de la Côte d'Azur.

Ce roman fait écho au récit "Dora Bruder", et reprend les thèmes chers à l'auteur: la quête d'identité, la disparition, les traces, souvent infimes, de l'existence d'un être, d'un destin, la mémoire des lieux, les voyages, la période de l'occupation...dans un style tout en douceur.

  L'auteur:
Patrick MODIANO
voir ici: http://lavieestbelleetcesttantmieux.blogspot.fr/2014/06/1940-dora-bruder.html

mise à jour:

roman:
2014 : Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier

filmo: 
2009 : Des gens qui passent (TV) d'Alain Nahum, adaptation de Un cirque passe


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15 novembre 2015

40/40: Le Palais des rêves



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190 pages


Première phrase:

Les rideaux laissaient filtrer la clarté trouble du petit jour.

Propos:
4e de couv
Rejeton d'une illustre famille de grands serviteurs de l'Etat, Mark-Alem est embauché dans la plus secrète, la plus puissante, la plus terrifiante institution qui se puisse imaginer : une administration chargée de collecter, jusque dans les provinces les plus reculées, les songes de tout un chacun, de les rassembler dans un lieu unique, puis de les trier, de les classer, de les interpréter, afin d'isoler ces " maîtres-rêves " dans lesquels le destin de l'Empire et de son tyran pourra être déchiffré.
Cercle après cercle, Mark-Alem est promu dans les instances concentriques de ce haut lieu de pouvoir, jusqu'à en devenir le maître tout-puissant. Mais un maître hanté par la crainte d'être à son tour broyé par la bureaucratie infernale qu'il dirige : ne finira-t-il pas par lire un jour, dans le rébus de quelque rêve anonyme, la disgrâce et la condamnation de sa propre famille ?

L'ambiance froide et oppressante, telle qu'on l'imagine dans une dictature, est parfaitement décrite dans ce qu'elle a de bureaucratique et même dans l'architecture du bâtiment où travaille Mark-Alem: de longs couloirs, des portes qui ouvrent sur des pièces vides la plupart du temps.
Pas d'empathie pour les personnages, ni pour le héros, ce qui me gêne un peu.

  L'auteur:

Ismail KADARE
Ismail Kadare (souvent orthographié Kadaré en français) est un écrivain albanais, né le 28 janvier 1936 à Gjirokastër, dans le Sud de l'Albanie.

Ismail Kadare a étudié les lettres à l'Université de Tirana et à l'Institut Gorki de Moscou. En 1960, la rupture avec l'Union soviétique l'oblige à revenir en Albanie où il entame une carrière de journaliste. Il commence à écrire très jeune, au milieu des années 1950, mais ne publie que quelques poèmes dans un premier temps.

En 1963, la parution de son premier roman Le Général de l'armée morte lui apporte la renommée, d'abord en Albanie et ensuite à l'étranger grâce à la traduction française de Jusuf Vrioni. Dès lors, son œuvre est vendue dans le monde entier et traduite dans plus de trente langues.

Il reçoit le Prix international Man Booker en 2005 et le Prix Prince des Asturies de littérature en 2009.

Son œuvre considérable, reconnue par le public et la critique comme une pièce maîtresse de la littérature contemporaine, concentre romans, nouvelles, essais, poésie et pièces de théâtre. Ses thèmes essentiels sont l'histoire des Balkans et de l'Albanie et la dénonciation du totalitarisme à travers des métaphores habiles et des légendes anciennes. Avec le souci d'un observateur scientifique et d'un ethnographe, il puise ses images romanesques dans le passé yougoslave et ses souvenirs d'enfance. Kadare revisite les grandes étapes historiques, le folklore et les mythes de son pays natal dans une prose dramatico-bouffonne d'une ironie mordante. Son talent de conteur volubile se double d'un rôle de moraliste corrosif et percutant dans la dénonciation du totalitarisme à travers des fictions situées à des époques révolues. Son style puise son inspiration dans les grands classiques de l'histoire littéraire : Homère, Eschyle, Dante Alighieri, William Shakespeare, Miguel de Cervantès ou encore Nicolas Gogol.
[Babelio]

Oeuvre [wiki]:
  • Le Général de l'armée morte (1963), adapté au cinéma par Luciano Tovoli en 1983 avec Marcello Mastroianni Michel Piccoli, Anouk Aimée
  • La Peau de tambour (1967, sous le titre albanais La Noce)
  • Chronique de la ville de pierre (1970)
  • Les Tambours de la pluie (1970, sous le titre albanais La Citadelle)
  • L'Hiver de la grande solitude (1973, aussi publié comme Le Grand Hiver), évoque la rupture des relations avec l'Union soviétique en 1960
  • Novembre d'une capitale (1975)
  • Le Palais des rêves (1981)
  • Le Crépuscule des dieux de la steppe (1978)
  • La Commission des fêtes (1978)
  • Le Pont aux trois arches (1978)
  • La Niche de la honte (1978)
  • Avril brisé (1980) adapté au cinéma en 1987 par Liria Begeja avec Jean-Claude Adelin
  • Qui a ramené Doruntine ? (1980)
  • Clair de lune (1985)
  • L'Année noire (1985)
  • Le cortège de la noce s'est figé dans la glace (1985), qui a pour cadre la répression des manifestations de 1981 au Kosovo
  • Eschyle ou le grand perdant (1985, essai) adapté au cinéma en 2009 par Fanny Ardant sous le titre Cendres et sang
  • Concert en fin de saison (1988, aussi publié comme Le Concert), rédigé en 1978-1981 mais censuré pendant sept ans, évoque les relations sino-albanaises dans les années 70
  • Le Dossier H. (1989)
  • Le Monstre (1990), une version courte a d'abord paru en 1965, aussitôt censurée
  • Le Firman aveugle (1991), rédigé en 1984
  • Invitation à l'atelier de l'écrivain (1991, essai)
  • La Pyramide (1992)
  • La Grande Muraille (1993)
  • L'Ombre (1994), rédigé en 1984-86, a paru en français avant d'être enfin publié en albanais
  • L'Aigle (1995)
  • Spiritus (1996)
  • Le Printemps albanais (1997)
  • Trois temps (1997)
  • L'Albanie, visage des Balkans (1998)
  • Trois chants funèbres pour le Kosovo (1998)
  • La Ville sans enseignes (1998), œuvre de jeunesse rédigée à Moscou en 1959
  • Mauvaise saison sur l'Olympe (1998, théâtre)
  • L'Envol du migrateur (1999), rédigé en 1986
  • Froides fleurs d'avril (2000)
  • Il a fallu ce deuil pour se retrouver (2000), Journal de la guerre du Kosovo
  • Le Chevalier au faucon (2001)
  • Histoire de l'Union des écrivains albanais telle que reflétée dans le miroir d'une femme (2001)
  • La Fille d'Agamemnon (2003), rédigé en 1985
  • Le Successeur (2003)
  • Vie, jeu et mort de Lul Mazrek (2003)
  • Dante l'incontournable (2006)
  • Hamlet, le prince impossible (2007)
  • L'Accident (2008)
  • Le Dîner de trop (2009)
  • La Discorde (2013)
  • La Poupée (2015).
Kadare a également publié des poésies et une vingtaine de nouvelles.

07 novembre 2015

39/40: NonNonBâ


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420 pages



Propos:

NonNonbâ est la veuve d’un moine bouddhiste et s’occupe souvent du jeune Shigeru, le fils de ses voisins. Pauvre, elle doit sa subsistance en grande partie à leur aide. En échange de quoi elle s’occupe régulièrement du ménage, de diverses tâches domestiques et offre sa compagnie et ses conseils aux enfants. Shigé-san est quant à lui un artiste dans l’âme, écrivant et dessinant des aventures fantastiques, mais négligeant ses devoirs d’école. Les histoires fabuleuses, les légendes et les croyances que lui racontent NonNonbâ enrichissent et modèlent peu à peu son imaginaire…C'est tendre, drôle, un peu comme dans "la Guerre des boutons" et on y découvre tout une mythologie, un monde de fantômes très présents et un peu envahissants parfois!

  L'auteur:
 
Shigeru MIZUKI

Il est né le 8 mars 1922 à Sakai-minato, petite ville côtière du sud-ouest du Japon. Il connaît dans cette province tranquille une enfance libre et heureuse, période faste dont il s’inspirera à de nombreuses reprises dans ses mangas. Très tôt, il montre des aptitudes étonnantes pour le dessin, talent encouragé sans réserve par ses parents.

Il a à peine vingt ans lorsque la guerre vient interrompre ses espoirs de carrière. Il est enrôlé dans l’armée impériale japonaise et est envoyé dans la jungle de Nouvelle-Guinée, où il va vivre un véritable cauchemar : il contacte rapidement la malaria, assiste à la mort de la plupart de ses camarades et perd le bras gauche dans un bombardement…Détenu sur place à la fin de la guerre, il se lie avec les membres d’une tribu locale, amitié qui le sauvera de la famine, de la maladie et de la folie.

Ce n’est finalement qu’en 1957, après une vie déjà trop riche de souvenirs et de blessures, que Mizuki entame la carrière de mangaka qui a fait de lui l’un des plus grands raconteurs d’histoires du son pays.

Auteur singulier et généreux, fin connaisseur des cultures populaires, des yôkaï et du surnaturel, il n’a eu de cesse d’explorer tout au long de son œuvre les univers qui se cachent derrière notre monde pour mieux dire sa profonde compréhension de l’âme humaine, et communiquer à ses lecteurs l’empathie qu’il n’a jamais cessé d’éprouver pour toutes les formes de vie.

Son manga le plus célèbre est sans conteste Ge Ge Ge no Kitaro, qui fut adapté en animé et en jeu vidéo et dont le personnage principal est Kitaro, un chasseur de yôkai.

Mizuki est un des grands fondateurs du manga d'horreur, se spécialisant dans les histoires de monstres et de fantômes (avec des yôkai, kappa et tengu).

Il a reçu le Prix du manga « Kōdansha » en 1965 pour « Terebi-kun et en 2007 » le jury du festival d'Angoulême lui a attribué le Prix du meilleur album, pour le manga NonNonBâ.

30 novembre 2015: Shigeru Mizuki vient de mourir, à Tokyo, à l'âge de 93 ans.





Bibliographie : (site BDgest)



05 novembre 2015

38/40: Mapuche

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450 pages


Première phrase:

Un vent noir hurlait par la portière de la carlingue.

Propos:
4e de couv
Jana est Mapuche, fille d un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd'hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne.
Rubén Calderon aussi est un rescapé, un des rares «subversifs » à être sorti vivant des geôles clandestines de l'École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune sœur, durant la dictature militaire.
Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la Place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature, et leurs tortionnaires...
Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Puis un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d'un travesti, « Luz », qui tapinait sur les docks avec « Paula », la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête au sujet de la disparition d une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d un des hommes d affaires les plus influents du pays. Malgré la politique des Droits de l'Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des bourreaux rôdent toujours en Argentine. Eux et l'ombre des carabiniers qui ont expulsé la communauté de Jana de leurs terres ancestrales...

 Thriller noir et instructif qui se déroule cette fois du côté de l'Amérique du Sud. Violence et passion sont au rendez-vous. Peut-être bientôt un film?

  L'auteur:



Caryl FEREY
http://www.carylferey.com/index.html