27 octobre 2012

25/40: Un soupçon légitime

+++++
66 pages



Premières phrases:

Pour ma part, j'en suis tout à fait certaine, le meurtrier c'est lui - mais il me manque la preuve ultime, irréfutable. "Betsy", me dit toujours mon mari, "tu es une femme intelligente, qui observe vite et bien, mais tu te laisses mener par ton tempérament et tu portes souvent des jugements hâtifs." En fin de compte, mon mari me connaît depuis trente-deux ans et ses mises en garde sont peut-être, et même probablement, justifiées. Je dois donc, puisqu'il me manque cette preuve ultime, me faire violence pour réprimer mes soupçons devant les autres. Mais chaque fois que je le croise et qu'il s'approche de moi, brave et amical, mon coeur s'arrête de battre. Et une voix intérieur me dit: c'est lui et lui seul, le meurtrier.

L'histoire:

C'est l'histoire d'un homme dont les passions vont causer le malheur de son entourage. John Limpley s'installe à la campagne avec son épouse et adopte un chien, Ponto. Adulé par son maître, l'animal se transforme en tyran... jusqu'au jour où il est délaissé, lorsque la jeune femme tombe enceinte.
Dans cette nouvelle angoissante, on retrouve le style inimitable de Zweig et sa finesse dans l'analyse psychologique. Il dépeint avec virtuosité les conséquences funestes de l'obsession et de la démesure des sentiments.
 La nouvelle est suivie de la version originale en allemand. En voici la première phrase:
Persönlich bin ich soviel wie gewiß, daß er der Mörder gewesen ist, aber mir fehlt der letzte, der unumstößliche Beweis.


  L'auteur:



BIBLIOGRAPHIE incomplète

- 1901:      - Les Cordes d'argent
- 1904:     - L'Amour d'Erika Ewald,
- 1906:     - Guirlandes précoces,
- 1907:     - Thersite,
- 1910:     - Emile Verhaeren, essai biographique,
- 1911:     - Première Expérience, (dont Brûlant Secret),
- 1912:     - La Maison au bord de la mer,
- 1917:     - Jérémie,
- 1920:     - Trois Maîtres ( essai sur Balzac, Dickens et Dostoïevski),
                 - La Peur,
- 1922:     - Amok ( dont Lettre d'une inconnue),
- 1925:     - Le Combat avec le Démon ( essai sur Kleist, Hölderin, et Nietzsche),
- 1927:     - Volpone,
                 - Les heures Etoilées de l'Humanité,
                 - La Confusion des sentiments LU
- 1928:      - Trois Poètes de leur vie ( essai sur Stendhal, Casanova et Tolstoï),
                 - Joseph Fouché, essai biographique,
- 1931:     - La Guérison par l'Esprit ( essai sur Freud, Mesmer et Mary Bake-Eddy),
                - Légendes ,
- 1932:     - Marie-Antoinette, biographie,
                - Vingt-quatre heures de la vie d'une femme LU
- 1934:     - Erasme, biographie,
- 1935:     - Marie Stuart, biographie,
- 1936:     - Castellion contre Calvin, biographie,
- 1937:     - Le Chandelier enterré,
- 1938:     - Impatience du cœur,
                - La Pitié dangereuse, LU
                - Magellan, biographie,
- 1940:     - Amerigo, biographie,
- 1941:     - Brésil, terre d'avenir,

 Publications posthumes:

- Le Monde d'hier (son autobiographie)
- Le joueur d'échecs LU - Balzac, biographie inachevée
- Montaigne, biographie inachevée
- Ivresse de la métamorphose, roman inachevé
- Clarissa, roman inachevé
- Un soupçon légitime LU

24/40: Ainsi rêvent les femmes

++++-
87 pages



Premières phrases:
Harriet

Harriet ne savait pas comment elle était arrivée dans la cave de sa cousine Margaret. La pièce était un capharnaüm invraisemblable, un empilement infini des boîtes de fleuristes qui ressemblait si peu à sa cousine. Elle se dit: "Mon Dieu quelle sotte, cette Margaret! Cela pourrait déclencher un incendie." Et à cet instant précis l'incendie éclata au plafond, un petit jaillissement d'étincelles sur les fils électriques qui longeaient les poutres blanchies à la chaux. Le feu suivait les câbles, pourtant les petites flammèches ne trouvèrent rien à consumer jusqu'au moment où elles gagnèrent une pâle toile d'araignée qui pendouillait.

L'histoire:
Après Ainsi mentent les hommes, Kressmann Taylor nous offre cinq nouvelles, les portraits de quatre femmes et d'un homme confrontés à la cruauté des rapports entre les êtres : Harriet, qui voit lui échapper l'homme qu'elle aime dans les flammes de la jalousie ; Madame, qui ne survit qu'au milieu de ses souvenirs; Anna, une toute jeune adolescente, qui se heurte à l'indifférence dès sa première relation amoureuse ; Ellie Pearle, qui ne peut choisir entre les montagnes de son enfance et la sophistication de la ville ; et Ruppe Gittle, qui a peut-être bien découvert le sens de la vie... Et si l'amour n'était qu'un rêve ?


  L'auteur:


Née en 1903 à Portland (Oregon), Katherine Kressmann Taylor est issue d'une famille d'origine allemande. Elle suit des études de lettres et de journalisme, puis travaille dans le domaine de la publicité. C'est en 1938 qu'elle publie son premier roman, Inconnu à cette adresse. L’éditeur Whit Burnett et son mari Elliott jugent que « cette histoire est trop forte pour avoir été écrite par une femme », et décident du pseudonyme masculin de Kressmann Taylor, qu’elle utilisera ensuite jusqu’à la fin de sa vie. Le grand succès du livre lui permet de vivre de sa plume et de devenir la première enseignante titularisée de l'université de Gettysburg (Pennsylvanie), avant de prendre sa retraite en Italie.

Biblio:

  • Inconnu à cette adresse, 1938, LU
  • Jour sans retour, 1942, LU
  • Ainsi mentent les hommes, 2004, LU
  • Ainsi rêvent les femmes, 2006, LU
  • Jours d'orage, 2008, 
  • Journal de l'année du désastre, 2012




23 octobre 2012

23/40: L'assassin de l'agent de police

++++-
408 pages



Premières phrases:

1
 
Elle arriva en avance à l'arrêt de l'autobus. Celui-ci ne serait pas là avant une demi-heure. Trente minutes, dans une vie humaine, ce n'est pas grand chose. En outre, elle avait coutume d'attendre et de toujours être en avance. Elle pensa à ce qu'elle allait faire pour le repas et à son apparence. Cela faisait partie de ses habitudes.
Mais quand l'autobus arriverait, elle ne penserait plus à rien. En fait, il ne lui restait plus que vingt-sept minutes à vivre.

L'histoire:
Au fin fond de la campagne suédoise, un cadavre de femme est retrouvé dans un marécage. C'est la personnalité de son voisin qui intéresse particulièrement la police.

Une fusillade oppose des flics à deux adolescents. L'un des policiers décède.
Martin Beck et Lennart Kollberg sont sur les deux affaires. Les appels au lynchage, la médiocrité de la presse et la crétinerie des flics de base menacent de faire dégénérer la situation.

Ce "Roman d'un crime", comme le dit le sous-titre, se déroule en Suède dans les années soixante où le pays était déjà considéré comme un modèle de réussite sociale, etc. Les auteurs mettent en lumière le fossé entre une certaine vision de cette société et la réalité plus cruelle et plus injuste.
9e et avant-dernière enquête dans cette série qui compte 10 volumes.

  Les auteurs:



Per Wahlöö (Göteborg, 5 août 1926 - Stockholm, 23 juin 1975), diplômé de l'Université de Lund en 1946 consacra ses dix premières années de vie professionnelle au journalisme (il fut notamment reporter criminel) tout en publiant à partir de la fin des années 1950 quelques romans relevant pour l'essentiel du genre politique-fiction.

Maj Sjöwall (Stockholm, 25 septembre 1935), était éditrice pour la maison d'édition suédoise Wahlström & Widstradt lorsqu'en 1961 elle rencontra Per Wahlöö qu'elle épousa l'année suivante.

Intéressés l'un et l'autre par la criminologie, et animés par de fortes motivations politiques, ils décidèrent très rapidement d'investir le genre du roman policier, qui permet assez facilement de capter l'attention du lecteur tout en développant une argumentation plus intellectuelle. Par le truchement d'histoires policières classiques, mais néanmoins caractérisées par une vraie science de l'intrigue, le couple a tenté d'exprimer sa vision du monde en général et de la société suédoise de l'époque en particulier.
Le constat implacable qu'ils ont fait de cette société suédoise déliquescente finit par trouver un écho éclatant à la fin de la décennie 1980 lorsque le fameux modèle social commença à voler en éclats sous les coups de boutoir du libéralisme économique.

Les 10 intrigues:

  • Roseanna  (1965 / en France: 1970) — Il s'agit du premier des dix romans de la série. On y fait la connaissance de presque tous les personnages récurrents de la série, et naturellement celle de Martin Beck. Celui-ci, alors inspecteur principal de la police nationale affecté au bureau des homicides, est chargé d'enquêter sur la mort d'une inconnue retrouvée dénudée dans un canal.
  • L'Homme qui partit en fumée (1966 / en France: 1971)— Un homme est retrouvé mort dans un appartement des plus miteux la veille du départ en vacances de Martin Beck ; le lendemain, celui-ci doit quitter sa famille sur la petite île où ils viennent d'arriver, car il est rappelé de toute urgence à Stockholm où un fonctionnaire du ministère des Affaires Étrangères lui demande d'abandonner sa villégiature et d'enquêter immédiatement sur la disparition d'un journaliste, de l'autre côté du Rideau de fer, en Hongrie.
  • L'Homme au balcon (1967 / en France: 1970)— Ce roman traite d'un sujet peu abordé dans la littérature policière de l'époque : la pédophilie. Martin Beck et son équipe traquent un violeur meurtrier de petites filles dans un Stockholm écrasé par la chaleur du début d'été. Au plan personnel, on voit les rapports du couple Beck se distendre de plus en plus sans que l'on sache très bien si cela est dû à l'hyperactivité de Martin au travail, ou bien s'il cherche à compenser par cette hyperactivité le désastre affectif qu'est sa vie privée.
  • Le Policier qui rit (1968 / en France: 1970) — Alors que toute la police de Stockholm est mobilisée pour faire face à une manifestation contre la guerre du Viêt Nam, deux de ses membres découvrent un autobus rempli de passagers arrosés à coup de pistolet mitrailleur. Parmi les victimes se trouve un policier de la brigade criminelle : Åke Stenström. Ainsi commence l'un des meilleurs romans de la série dans lequel, outre l'aspect enquête comme d'habitude impeccable, Sjöwall et Wahlöö nous donnent à voir une Suède où, sous des dehors de démocratie presque parfaite, se dissimulent les mêmes turpitudes policières et politiciennes que partout ailleurs en Europe occidentale (nous sommes en 1968)
  • La Voiture de pompiers disparue ( en France: 1972)— Quand une banale voiture de pompiers peut en cacher une autre, tout aussi banale mais qui finalement va s'avérer le nœud tenant tous les éléments de l'intrigue ! Alors qu'il est en planque devant l'appartement d'un certain Malm, ignorant totalement pourquoi on l'a placé là par une nuit glaciale, l'immeuble explose littéralement à la figure de l'inspecteur Gunvald Larsson. Les journaux témoignent que celui-ci s'est comporté en héros pour sauver le vie de plusieurs personnes. Mais voilà... si la voiture des pompiers n'avait pas temporairement disparu en cours de route, il n'y aurait probablement eu que des blessés… mais plus de roman.
  • Meurtre au Savoy ( en France: 1972)— Un grand ponte de l'industrie est abattu dans la salle de restaurant de l'Hôtel Savoy à Malmö et le tueur peut prendre la fuite sans que personne n'ait le temps d'intervenir. Martin Beck, à présent chef de la brigade criminelle - et en instance de quitter sa femme - se rend dans le sud de la Suède prêter main forte à son ami l'inspecteur-chef Per Mansson, le mâchouilleur de cure-dents parfumés à la menthe. Outre les personnages habituels, on retrouve ici les inénarrables Kvant et Kristiansson, duo plus bête que méchant et la jolie Asa Torrel, jadis fiancée du policier Åke Stenström mort dans l'attaque de l'autobus (cf. Le policier qui rit), laquelle ne va pas laisser Martin Beck complètement indifférent...
  • L'Abominable Homme de Säffle (1971 / en France: 1987)— Un assassinat à la baïonnette est commis dans un hôpital. Or le mort n'est pas n'importe qui : c'est un flic, le commissaire Nyman. Qui plus est un flic gravement malade dont l'espérance de vie était des plus réduites. Au fil de son enquête, Martin Beck et ses hommes vont découvrir que le commissaire Nyman avait l'habitude d'utiliser des méthodes très... spéciales avec les suspects. Des méthodes qui cadrent mal avec l'idéologie soft de la social-démocratie suédoise, en apparence tout du moins.
  • La Chambre close (1972 / en France: 1987)— Une femme blonde coiffée d'un grand chapeau braque une banque ; l'affaire tourne mal : elle tue accidentellement un client. Quelques jours avant, un vieil homme avait été retrouvé mort dans le petit appartement qu'il occupait. Suicide, sans le moindre doute, d'autant que la chambre du mort était fermée de l'intérieur. Sauf que Martin Beck a un doute… Et quand un élément vient relier les deux événements, le doute se transforme en évidence.
  • L'Assassin de l'agent de police (1974 / en France: 1987)
  • Les Terroristes (1975 / en France: 1987)— Un important personnage d'un État sud-américain se rend en visite officielle en Suède ; un commando de terroristes internationaux s'y trouve au même moment ; une jeune fille idéaliste et naïve découvre soudain que son pays n'est pas le pays de cocagne dont on lui a rebattu les oreilles…

Plusieurs de ces romans ont été adaptés au cinéma ou pour la télévision suédoise.

Merci wikipedia!!!

19 octobre 2012

Boubacar Traoré


L'artiste à la guitare est accompagné de deux complices : Vincent Bucher, qui apporte une ambiance de western avec son harmonica, et Madieye Niang, qui joue avec toutes les sonorités de sa calebasse. L'ensemble original nous a emportés!
Super soirée!
 
Le dernier morceau "Minuit" est visible et audible ICI (mais jusque quand?).

13 octobre 2012

Dreyfus


Grosse déception! 
Les Textes ne sont pas toujours bien posés, des petits intermèdes qui font flop, plus la peur de voir Dreyfus tomber sur scène tant il parait essoufflé et handicapé par ce corps énorme.

Rendez-nous Devos!


10 octobre 2012

22/40: L'art de la joie

++++-
930 pages




Premières phrases:

1


"Et voyez, me voici à quatre, cinq ans traînant un bout de bois immense dans un terrain boueux. Il n'y a pas d'arbres ni de maisons autour, il n'y a que la sueur due à l'effort de traîner ce corps dur et la brûlure aiguë des paumes blessées par le bois. Je m'enfonce dans la boue jusqu'aux chevilles mais je dois tirer, je ne sais pas pourquoi, mais je dois le faire. Laissons ce premier souvenir tel qu'il est : ça ne me convient pas de faire des suppositions ou d'inventer. Je veux vous dire ce qui a été sans rien altérer.
Donc, je traînais ce bout de bois ; et après l'avoir caché ou abandonné, j'entrai dans le grand trou du mur, que ne fermait qu'un voile noir couvert de mouches. Je me trouve à présent dans l'obscurité de la chambre où l'on dormait, où l'on mangeait pain et olives, pain et oignon. On ne cuisinait que le dimanche. Ma mère, les yeux dilatés par le silence, coud dans un coin.
Elle ne parle jamais, ma mère. Ou elle hurle, ou elle se tait. Ses cheveux de lourd voile noir sont couverts de mouches. Ma soeur assise par terre la fixe de deux fentes sombres ensevelies dans la graisse. Toute la vie, du moins ce que dura leur vie, elle la suivit toujours en la fixant de cette façon. Et si ma mère - chose rare - sortait, il fallait l'enfermer dans les cabinets, parce qu'elle refusait de se détacher d'elle. Et dans ces cabinets elle hurlait, elle s'arrachait les cheveux, elle se tapait la tête contre les murs jusqu'à ce qu'elle, ma mère, revienne, la prenne dans ses bras et la caresse sans rien dire."


L'histoire:
Ce roman retrace la longue vie de Modesta, née dans un milieu plutôt misérable en Sicile, elle devient princesse. Mais sa vie n'est pas un conte de fée: elle bouscule les convenances, ne s'embarrasse pas avec la morale, ose tout et se confronte aux réalités historiques, sociales et religieuses du XXe siècle.

Lecture très inattendue mais passionnante.

Citation:

 "Trente ans ont passé depuis que j'ai noté pour la première fois quelque chose sur Modesta. Attention Goliarda, de ne pas tomber dans le piège de l'autocensure." Note en fin d'ouvrage 

  L'auteur:



 Goliarda Sapienza est née à Catane, en 1924, dans une famille socialiste anarchiste. Son père, Giuseppe, avocat syndicaliste, fut l'animateur du socialisme sicilien jusqu'à l'avènement du fascisme.

Sa mère, Maria Giudice, figure historique de la gauche italienne, dirigea le Grido del popolo (Le Cri du peuple), dont Gramsci était rédacteur en chef.

Éloignée par ses parent des écoles fascistes, Goliarda reçut une éducation originale - athée et socialiste - qui ne fut pas sans conséquences sur ses choix ultérieurs. En 1940, alors âgée de seize ans, elle entre à l'Académie d'Art Dramatique de Rome, ville où elle restera jusqu'à la fin de sa vie.

Elle fut durant plusieurs années une comédienne très appréciée et travailla sous la direction de monstres sacrés tels que Luchino Visconti, Alessandro Blasetti, ou encore Francesco Maselli, qui fut son compagnon pendant dix-huit ans. Elle est restée célèbre pour son rôle d'Ersilia Drei dans Vestire gli ignudi (Vêtir ceux qui sont nus) et joua aussi dans Senso, de Visconti. Son talent était qualifié d'« absolu, terrifiant, et superbement naturel ».
 À presque soixante-dix ans, Goliarda Sapienza commença à enseigner la comédie au Centre Expérimental de Cinématographie de Rome. Elle y a laissé le souvenir d'une personne extraordinaire, insupportable, sincère et rebelle. Aujourd'hui encore, elle suscite amour et admiration chez ceux qui l'ont connue. D'aucuns la considèrent désormais comme un très grand nom de la littérature italienne du XXe siècle.

Goliarda Sapienza est décédée en 1996, quelques mois avant la parution en Italie de L'Art de la joie.

 Biblio: 

À la fin des années 60, elle débute un cycle autobiographique:
- Lettera aperta [Lettre ouverte, ], 1967 ;
- Il filo di mezzogiorno [Le fil de midi], 1969 ;
en France, publiés en 2008 ;
où elle décrit la relation complexe qui la liait à ses parents, sa jeunesse partagée entre orgueil et souffrance d'être différente. Elle y raconte aussi la vie de sa famille sous le régime fasciste, son séjour dans un hôpital psychiatrique après une tentative de suicide.
Ce cycle sera plus tard complété par:
- L'Università di Rebibbia [L'Université de Rebibbia] (1983), où elle raconte son incarcération après un vol de bijoux,
- Le certezze del dubbio [Les certitudes du doute] (1987),
- Destino coatto [Destin forcé] (2002).
- Io, Jean Gabin [Moi, Jean Gabin] ( en France, 2012)
Mais son chef-d'oeuvre reste très certainement le roman auquel elle consacra - de 1967 à 1976 - dix années de sa vie :  
- L'Art de la joie, publié en France en 2005.