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Les 4 personnages de ce roman (Ian, Samuel, Anita, Richard) sont tous perturbés, obsédés, névrosés. On entre dans leur tête par alternance.C'est contemporain, original et prenant.
p.99:
(Samuel)"Ni mot sur la porte ni courrier sur la boîte aux lettres. Les lundi et jeudi suivants, absent tout pareil. C'est alors qu'un voisin, me voyant déambuler sur son paillasson, il le fait exprès d'être aussi lugubre?, m'a pris par le bras et m'a entraîné chez lui avant de me faire mon l'escalier le plus dangereux de ma vie. Je m'attendais à découvrir Pollen dans le grenier au bout d'une corde.
"Jacques a fait une dépression. On ne peut plus le joindre, il est en pleine cure de sommeil. Même moi, il refuse de me prendre en ligne. Avec tous ces dingues qu'il reçoit tous les jours, attention,je ne dis pas ça pour vous, ça devait finir par arriver. C'est comme ce verre..." Il l'a poussé doucement à l'extrémité de la table jusqu'à trouver le point d'équilibre instable. "La pire, c'est sa belle-fille. Figurez-vous qu'elle veut l'épouser. Ravissante, au demeurant. Vous savez, ils absorbent, c'est comme des éponges, et à un moment, ils dégorgent." Il a poussé le verre un peu plus de sa main gauche et l'a rattrapé in extremis de la droite avant qu'il s'écrase au sol. "Rassurez-vous, il s'en sortira." Bizarrement, ça m'a soulagé d'apprendre que Pollen était malade de la tête. Au départ, les crises se sont multipliées, accentuées, très vite j'ai retrouvé un semblant d'équilibre. Un noeud se détendait à l'intérieur de moi. Je n'étais pas si fragile.
Des mois et des jours plus tard, Pollen m'appelle. Une voix blanche. Un timbre de mourant."
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