26 juin 2011

13/40: Les hommes-couleurs


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L'histoire est plutôt complexe à résumer!
1950 - 1989: on navigue sans cesse entre ces 2 époques, la plus récente apportant un autre point de vue sur ce qui s'est passé dans la plus ancienne.
Joshua Hopper est chargé d'éclaircir ce qui s'est passé sur un chantier mexicain ayant mobilisé des milliers d'hommes et n'ayant laissé aucune trace ni réalisation. Il retrouve un ancien ouvrier: il s'agissait de creuser un tunnel entre le Mexique et les Etats-Unis pour une voie ferrée...
Ce chantier était dirigé par un certain Bernache, marié à Florence avec 4 enfants.
Le style aussi est complexe, il ne se passe pas grand chose et l'ambiance est plutôt inquiétante, floue. Difficile mais on va jusqu'au bout. Surprenant...

1er paragraphe:

"I. Mexico - 1945 sous la pyramide Elle ne sait pas que cet endroit s'appelle l'Allée des Morts. Au lieu de la tenue de sacrifice, elle a mis une casquette de baseball et une paire de jeans, et elle avance sans crainte. Florence ne saura jamais où est passé le temps pendant qu'elle parcourait les deux mille mètres de caillasse qui la séparait de la pyramide - elle s'arrête souvent parce qu'elle a chaud, pendant plus d'une heure elle reste même à l'abri d'un auvent où on peut acheter de la bière à une toute petite fille dans un tablier mauve, et quand elle ressort ses dernières pensées sont distillées par la chaleur, elle continue d'un pas drôlement léger, saluant au passage les agaves au long cou, dont les têtes ont éclaté dans le ciel en fleurs noires et bouclées."

p. 99:

"La taupe n'était pas morte toute seule, et pas sous l'assaut des fourmis. Florence vit un pied qui dépassait du tronc de l'arbre, bientôt un corps tout entier: un homme avec un épais tablier vert anglais et des bottes de jardinier, et tenant dans sa main un lourd morceau de bois. L'homme souriait, et pointait du menton le carnage, se montrant satisfait de sa besogne. Il dit: "C'est la troisième taupe que je tue aujourd'hui." Florence ne se souvenait pas d'avoir jamais embauché ce jardinier. Elle eut la certitude qu'elle le voyait pour la première fois. Puis il ajouta:"J'ai quelque chose d'important à vous annoncer." Il ne parla pas tout de suite. Il alla s'asseoir à quelques mètres en face d'elle et la regarda longuement. Florence s'était levée, cherchant du regard une personne secourable, mais ils étaient assurément tout seuls dans le jardin. C'était bientôt le soir, la lumière était plus oblique, et semblait ourler les bourrasques de vent en provenance du soleil. Elle sentit que les enfants s'agitaient dans son ventre, qu'il fallait rester calme, et voyant qu'il serait inutile de s'échapper et de courir, elle se rassit. Alors, l'homme posa près de lui le bâton sur lequel on discernait une tâche humide et sombre, qui devait être le sang de la petite taupe. Au bout d'un moment, il mit fin au silence."

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