Ce roman est une balade dans la Mémoire. Avant tout celle de la famille: le narrateur est fils de juifs polonais qui ont fui la Pologne antisémite pour Paris.
Les traces du Passé sont partout, il suffit d'ouvrir les yeux ou d'écouter. Que ce soit le passé d'un peuple, d'une famille, d'une ville, les traces (photos, peintures, objets, mémoire des vivants...) subsistent et nourrissent le narrateur.
Livre chaleureux et nostalgique d'un Paris des années 60 qui n'existe plus.
p.99:
"suis tombé sur Robert. Cette rencontre n'était pas due au hasard - la présence de Robert dans ce cortège était prévisible -, ce qui était surprenanr c'était d'être tombé sur lui au milieu de cette foule énorme d'hommes et de femmes qui avaient tenu à suivre les obsèque de ceux à qui la police parisienne avait ôté la vie. Les journaux parleraient d'un cortège de centaines de milliers de personnes.
Avant de se perdre, un peu avant d'arriver au cimetière du Père-Lachaise, Robert m'avait parlé de Fanny:
"Je pense à la peine de l'enfant. Qu'est-ce qu'on va lui raconter? On va lui parler de justice? De vengeance? On va lui parler de l'héroïsme de ses parents, de leur courage, de leur combat? Oui, je sais bien qu'il faudra préserver cette image, mais il y aura toujours d'abord son chagrin. En essayant d'imaginer sa peine, j'ai repensé à ces moments, en colonie de vacances, à nos choeurs parlés. Tu te souviens? "Il n'avait pas un camarade / mais des millions et des millions / pour le venger il le savait...
- Et le jour se leva pour lui."
Oui, c'est ça: "Et le jour se leva pour lui." C'est en 43, je crois, que Paul Eluard avait écritce poème. Est-ce qu'aujourd'hui, s'il vivait, il l'écrirait encore? Je n'en suis pas très sûr. Je ne regrette pas ces choeurs parlés. On avait raison de les monter. A"
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