14 avril 2010

14/40: Le cri du sablier

++++
"Les hommes nombreux forcèrent la porte. Réfugiée au-dedans je ne pouvais qu'entendre. A l'hôpital dit l'un trop tard notèrent les autres. Leurs semelles dans les flaques ils investirent le crime. Se gorgèrent du réel avec satisfaction. Ils aspiraient chaque goutte pour se forcer à croire pour se forcer à dire j'y étais sans la peur sans le dégoût sans choc sans envier la crécelle de l'enfant moite d'A+. Ils salivaient chaque touffe de cervelle échevelée pour se forcer à croire pour se forcer à dire je suis venu pour vaincre et non pour regarder. Par-dessus la croûte fine de maman sur ma robe s'étala contigüe la melassonne pitié le jus du parvenu la déjection des pleutres qui jalousent en geignant le clinamen aride qui s'abat sur tous ceux ornant les faits divers."

Dans une langue très personnelle, par moment hermétique, l'auteure fait le récit du meurtre auquel elle a assisté et échappé, de l'enfance que lui ont offert des parents aussi détestables l'un que l'autre.
Récit d'une re-construction fragile. Impressionnant!

Aucun commentaire: