01 avril 2015

14/40: Le livre du thé

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167 pages


Première phrase:

Le thé fut une médecine avant d'être une boisson.

Propos:

Véritable traithé destiné au cercle restreint des érudits de Boston, édité en 1906, ce petit livre permet de découvrir l'esprit et l'âme d'un peuple méconnu aux traditions ancestrales, évoquant un raffinement matériel comme spirituel. Au sommaire: la Voie du thé, les écoles, Tao et Zen (pour moi très abstrait), la chambre de thé « oasis dans le désert morne de l’existence » , l'art et les fleurs. C'est également un regard, une réflexion sur le monde et sa course folle, toujours d'actualité!
Le livre s'agrémente d'estampes de Hokusai.
La lecture en est parfois complexe mais elle s'enrichit d'anecdotes très réjouissantes pleines d'humour et d'humanité.
Pratique à transporter, je l'ai beaucoup lu dans la salle d'attente de mon dentiste à qui j'ai rendu de nombreuses visites ces dernières semaines. Les conditions légèrement stressantes du contexte ne m'ont certainement pas permis de l'apprécier complètement. A relire sans doute...

Citations:

« Combien de commentaires n’a-t-on pas consacrés au code des samouraïs, à cet art de la Mort pour lequel nos guerriers se sacrifient avec tant d’exaltation ! Alors que la voie du thé, laquelle incarne au mieux notre art de la Vie, n’a guère suscité d’intérêt. »

 « Selon l’une de nos expressions usuelles, une personne “manque de thé” lorsqu’elle se montre insensible aux épisodes tragi-comiques qui ponctuent l’existence. Mais notre langue stigmatise également l’esthète sauvage qui, indifférent à la tragédie du monde, s’abandonne sans retenue au flot de ses émotions ; de celui-là, elle dit qu’il a “trop de thé”. »

« Aujourd’hui, et ce sur toute la planète, l’industrialisme rend le véritable raffinement toujours plus inaccessible. Jamais l’homme n’a eu autant besoin de la chambre de thé ! »

« La simplicité dévolue à la chambre de thé et son absence de toute vulgarité en font un véritable sanctuaire contre les tourments du monde »

  L'auteur:


OKAKURA Kakuzô
kakura Kakuzô est né à peu près au moment où le Japon s'est rouvert au monde (1862). Son père, samouraï de haut rang, était venu à Yokohama et y avait ouvert des magasins de négoce de soie avec les étrangers. Kakuzô a ainsi pu se mettre à l'anglais très jeune, langue qu'il possédera bientôt parfaitement.
Après la mort de sa mère, son père s'est remarié ; Kakuzô a passé sept ans dans un temple bouddhiste, approfondissant sa connaissance des classiques chinois. Il s'est également intéressé à l'art : peinture japonaise, composition de poèmes chinois.
Son professeur de philosophie à l'université de Tôkyô, l'Américain Ernest Fenollosa, a joué un rôle très important dans sa vie : aidé de Okakura (pour la traduction), Fenollosa a collectionné des oeuvres d'art et étudié les textes traitant de l'esthétique nippone. Grâce à lui, Okakura s'est fait des relations dans les milieux américains.
Plus tard, il a été chargé de fonder une école nationale d'art, puis est devenu conservateur du Musée impérial. Il démissionna plus tard, visita la Chine, l'Inde, l'Europe, et en 1904, se rendit aux Etats-Unis pour prendre un poste aux départements chinois et japonais du musée des Beaux-Arts de Boston.
Fort de sa connaissance approfondie des cultures occidentale et orientale, il a écrit plusieurs ouvrages en anglais destinés à faire connaître la culture orientale aux occidentaux : 


- Les Idéaux de l'Orient (The Ideals of the East, 1903),
- Le Réveil du Japon (The Awakening of Japan, 1904), 
- Le Livre du Thé (The Book of Tea, 1906). 

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