11 février 2019

Asako I & 2




Lorsque son premier grand amour disparaît du jour au lendemain, Asako est tellement malheureuse qu'elle quitte Osaka pour changer de vie. Deux ans plus tard à Tokyo, elle tombe de nouveau amoureuse et s’apprête à se marier... à un homme qui ressemble trait pour trait à son premier amant qui lui avait promis de revenir, un jour.

09 février 2019

6/ Territoires


 Deuxième livre de l'auteur après Code 93, on y retrouve le capitaine Coste et son équipe confrontés cette fois au milieu des dealers dans un quartier sensible.
Ce polar urbain met en lumière les collusions entre trafiquants extrêmement violents, adeptes de la torture, et politiciens sans scrupules. Jeu de manipulations où les blessés et les morts sont des dommages collatéraux, médiatisés au service de la municipalité...

J'ai noté quelques invraisemblances et des facilités, avec des scènes de violence dont on pourrait se passer, mais l'auteur réussit à nous entraîner dans ce monde, situé aux portes de Paris. L'humour de Norek aide à désamorcer les tensions, on voudrait croire que tout ceci n'est que roman tant ça fait froid dans le dos! Mais hélas...  



"En sortant de son bureau, il croisa une jeune femme aux cheveux attachés en arrière et au tailleur parfait qui semblait chercher son chemin.
- Vous êtes perdue?
- Le commissaire Stévenin ma dit que je pourrais trouver le capitaine Coste ai groupe crime 1. Je suis Maud Jeansac, l'attachée de communication de madame le maire. Elle voudrait le féliciter personnellement pour la saisie de Malceny.
Public relations, un de ses points faibles. Coste prit son air le plus innocent.
- Vous venez juste de le rater, mais je lui transmettrai le message."

La maire à son employé:
"- Salah, vous me prenez pour un mécène? Si je paie, c'est que derrière je gagne plus que je ne dépense. J'ai besoin d'eux pour la paix sociale. J'ai besoin d'eux pour me récupérer les votes de tous ceux qui ne savent même pas lire ou foutre un bulletin dans une urne. J'ai besoin d'eux pour calmer leurs copains quand ça vire à l'émeute. J'ai besoin d'eux pour régler discrètement quelques mésententes avec mes adversaires et pour pourrir leur campagne. J'ai besoin d'eux pour tant de choses que je ne peux pas m'en séparer. Si absurde que cela puisse paraître, ces voyous font partie de mon staff."

"Le job de dealer, c'est comme celui de footballeur, les carrières sont courtes et il faut assurer l'après. Passer nos journées assis dans un coin de hall à écouler notre came, barrette après barrette, gramme après gramme, vous pensez vraiment que c'est notre but? Avec un avenir qui hésite entre la prison et le cercueil? Nous voulons plus, monsieur Salah. Nous voulons tout."

"Vous savez, j'ai toujours classé les infractions en deux mobiles. L'argent et le sexe. Vous m'avez ouvert l'esprit. Il n'y a jamais qu'un seul mobile, celui du pouvoir."

"Les émeutiers se divisent en quatre catégories. Pilleurs, incendiaires, casseurs et sauvages : les PICS. Si les trois premières ne s’attaquent qu’à la ville, la dernière catégorie vise essentiellement les forces de l’ordre. Par vengeance, par ennui, pour suivre le groupe. Souvent, par simple plaisir.
Et pour cette nouvelle nuit, les quatre étaient de sortie."






06 février 2019

Les Invisibles


Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges… Désormais, tout est permis !

Très belle aventure humaine, au bord de la désespérance, restons positifs et trouvons des solutions!

05 février 2019

BD2/ Blast T.4 Pourvu que les bouddhistes se trompent


Quelle histoire terrible! Âmes sensibles s'abstenir!

Noir c'est noir, il n'y a aucun espoir.

Le style du dessin colle parfaitement à l'histoire, le noir qui alterne avec la couleur suit l'état d'esprit de notre anti-héro. On est mené par le bout du nez et quand viennent les révélations, on est complètement bouleversé.
C'est fort, très fort!

"Il faut se méfier de la chose écrite. Au-delà de sa noblesse, elle ne reflète toujours que la vérité de celui qui tient le crayon."


04 février 2019

5/ La Passe-miroir Livre 1: Les Fiancés de l'hiver


Ophélie, liseuse et passe-miroir dans le monde d'Anima, est fiancée contre son gré avec Thorne, géant du monde glacial du Pôle. Le pays où il l'entraîne loin des siens est hostile, aussi bien au niveau du climat qu'au niveau des relations entre les différents clans. Tenue au secret pour des raisons de sécurité, Ophélie brave quelques interdits et réussit à se faire une idée de plus en plus précise de ce qui se joue sur cette "arche". 

L'autrice nous propose un monde parfaitement décrit et très original. Les personnages sont bien marqués: il y a toute une galerie de portraits très variés et on a plaisir à découvrir avec l'héroïne tout ce qui se trame. Le livre se dévore et bien qu'il soit étiqueté "jeunesse", l'écriture est très précise et parsemée de traits d'humour.
Cependant, je trouve qu'au final, il ne se passe pas grand chose dans ce premier volume... Mais peut-être est-ce nécessaire pour la suite... 
Ma médiathèque possède tous les volumes, donc, éventuellement, il me sera possible de poursuivre  l'aventure... on verra...

"− J’ai eu un petit téléphonage avec ta maman, hier au soir, mâchonna-t-il dans ses moustaches. Elle était tellement excitée que je n’ai pas saisi la moitié de sa jacasserie. Mais bon, j’ai compris l’essentiel : tu vas enfin passer à la casserole, on dirait.
Ophélie acquiesça sans mot dire. Le grand-oncle fronça aussitôt ses énormes sourcils.
− N’allonge pas cette tête, s’il te plait. Ta mère t’a trouvé un bonhomme, il n’y rien plus rien à redire."


"Sauf ton respect, fille, tu n'es pas la feuille la plus avantageuse de notre arbre généalogique. Je veux dire, c'est juste un musée que tu tiens, pas une orfèvrerie. "

" - Tu ne payes pas de mine comme ça, fille. Tu te caches derrière tes cheveux, derrière tes lunettes, derrière tes murmures. De toute la portée de ta mère, tu es celle qui n'a jamais versé une larme, jamais braillé, et pourtant je peux te jurer que tu es bien celle qui a collectionné le plus de bêtises.
- Vous exagérez, mon oncle.
- Depuis ta naissance, tu n'as jamais cessé de te faire mal, de te tromper, de te casser la figure, de te coincer les doigts, de te perdre..."



 Merci Aurélie!😘

03 février 2019

Pile à lire de FÉVRIER






Les vacances devraient être profitables...

02 février 2019

BD1/ Blast t.3 LA TÊTE LA PREMIERE


Troisième volet du récit de Polza dans lequel il raconte une période d'internement, la rencontre avec deux personnages immondes et deux autres auprès de qui il va enfin trouver un peu de réconfort.
La mort et la folie hantent toujours son errance, avec parfois des moments de grande liberté.
Terrifiant et bouleversant.


27 janvier 2019

4/ J'ai couru vers le Nil


Ce roman se déroule pendant la Révolution Égyptienne de janvier-février 2011 place Tahrir et se poursuit par la Contre révolution organisée par le Régime toujours en place , même après le départ de Moubarak.
La force de ce roman polyphonique tient dans le choix des personnages, tous passionnants, et par la puissance des événements. Tout s'articule parfaitement entre la grande Histoire et les petites histoires et c'est grâce aux différents points de vue qu'on a une vision complète des deux Egypte qui s'affrontent: celle des révolutionnaires qui réclament plus de justice et de droits et les contre révolutionnaires qui veulent préserver leurs pouvoirs et leurs privilèges. Ces derniers utilisent le mensonge comme arme de guerre incroyablement puissante.

Quelques personnages du roman:

Le général Alouani: très poli, comme tous les grands tortionnaires, il est le chef de l'Organisation, chargée de la sécurité d'état. Il aime sa fille Dania qui, en dépit de sa classe sociale, a conscience de ce qui se passe.

Khaled: il représente la jeunesse égyptienne qui refuse ce que leurs parents acceptent depuis trop longtemps. En Egypte, 60 % de la population a moins de 40 ans!

Achraf Ouissa: copte, acteur, fumeur de haschich, écrivain décidé à dénoncer l'hypocrisie de la société égyptienne à ses compatriotes, il va s'engager dans la Révolution.

Asma Zenati: professeure d'anglais dans un lycée très religieux, elle refuse le port du voile et résiste à la corruption organisée, sous couvert de la religion. Impliquée dans le mouvement Kifaya, "Assez!", faire partie des Révolutionnaires est une suite logique pour elle.
50 % des Révolutionnaires étaient des femmes!

Issam Chaalane: ancien militant communiste désenchanté. Il voulait le changement, mais il a été brisé.

Le cheikh Chamel, prédicateur, et Nourhane, présentatrice TV vedette et qui devient la spécialiste de l'amour "qui respecte les prescriptions de la religion". Tous deux symbolisent l'hypocrisie du système, soutenue par le wahabisme. A travers eux, on comprend comment la mécanique du pouvoir se met en place, complètement manipulatrice, couvrant des actes ignobles par la religion.
C'est ce qu'on voit qui compte, pas ce qu'on fait. Nourhane sait parfaitement l'utiliser et en tire avantages sans aucune morale. Ce qui fait froid dans le dos, c'est qu'elle serait inspirée d'une femme réelle!

D'autres personnages, également importants, traversent cette histoire tragique et forte. Des liens se créent, se défont... Ils nous emportent dans une véritable tornade.

A lire absolument!

extraits:

"Regardez les tableaux de Mahmoud Saïd. Ce grand artiste a été élevé dans le palais de son père, qui était premier ministre. Il a étudié en France et a été juge jusqu'à l'âge de cinquante ans, avant de se consacrer à l'art. Mais lorsqu'il a peint, c'est chez la femme du peuple qu'il a trouvé l'archétype de la féminité. Les femmes de la classe supérieure n'ont pas la féminité de ses Filles de Bahri. En résumé la femme du peuple est LA Femme, et tout ce qui n'est pas elle est factice et artificiel. C'est exactement la même différence que celle qui existe entre des roses naturelles et des roses en plastique."







"La morale sans la foi vaut mieux que la foi sans la morale."

"- Asma, je ne suis pas satisfait de votre façon d'enseigner. Vous donnez aux filles la possibilité de penser par elles-mêmes et, sur le plan pédagogique, cette méthode est très néfaste."

"- La loi, ce sont les commandements de Dieu, et la jurisprudence religieuse, c'est la façon d'appliquer ces commandements. La loi est divine tandis que la jurisprudence est un effort de réflexion humain. On ne peut donc pas appliquer les paroles de docteurs en jurisprudence religieuse qui ont vécu il y a des siècles. Il faut que nous adoptions une nouvelle jurisprudence en adéquation avec notre époque. L'islam a permis d'acheter des concubines pour en jouir. Imagines-tu que l'on mette en vente des jeunes filles sur la place Ataba par exemple et que n'importe quel acheteur ait le droit de coucher avec elles? Au vingt et unième siècle, il n'est pas admissible de couper la main d'une personne, ni de la fouetter, ni de l'enterrer dans un trou pour la lapider jusqu'à la mort. Le châtiment du taazir était peut-être utile il y a mille ans mais il est inapplicable aujourd'hui. Si ton parent insiste pour l'application du taazir, alors nous avons le droit d'acheter des concubines pour en jouir sexuellement. On ne peut pas abandonner une chose et en appliquer une autre. S'ils veulent revenir au passé, il faut y revenir complètement."

Bien entendu, Alaa El Aswany n'est pas publié dans son propre pays et le Régime s'attaque à lui en utilisant le mensonge, mais également en intentant des procès à sa fille pour des raisons toujours fallacieuses...

Et pour aller plus loin: https://www.amnesty.fr/pays/egypte